Aide pour les victimes de violences conjugales

24 Février 2023
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Des dizaines de milliers de personnes, en majorité des femmes, subissent chaque année des violences conjugales en France. Le Parlement a adopté, jeudi 16 février, un texte instaurant une aide financière d’urgence afin de leur permettre de quitter leur domicile, dès lors qu’elles ne peuvent plus y rester pour des raisons de sécurité. La dépendance financière est considérée comme « un frein majeur » pour nombre des victimes. Ce texte, adopté par les deux chambres du Parlement, est une « très bonne nouvelle », mais « il faut d’autres mesures » comme la création de places d’hébergement, l’amélioration du suivi judiciaire, a commenté Fabienne El Khoury, porte-parole de l’association « Osez le féminisme! ».  L’aide financière d’urgence vient compléter une série de mesures mises en place ces dernières années comme le développement du téléphone « grave danger » ou l’utilisation du bracelet anti-rapprochement pour tenir à distance conjoints ou ex-conjoints violents. L’« aide universelle d’urgence » pourra être versée sous forme de don, et pas seulement d’un prêt sans intérêt comme prévu initialement. « Il est impensable que la victime se retrouve en position de débiteur (...) du fait des actions qu’elle engage pour se protéger », a expliqué la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, ajoutant : « Tout retour en arrière peut être fatal ». Ce soutien financier sera conditionné à une ordonnance de protection ou un dépôt de plainte. Au moins une partie devra être versée dans un délai de trois jours pour faire face à l’urgence. Le barème de l’aide, modulée selon les besoins notamment en tenant compte de la présence d’enfants, doit être précisé par décret. Le ministère de l’Intérieur a recensé 207 743 victimes de violences conjugales en France en 2021, essentiellement des femmes, une hausse de 21 % par rapport à 2020. Cent-vingt-deux ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint cette même année, selon le ministère.