AIDES réclame de nouveau l’accès universel aux AAD

20 Octobre 2016
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Le dimanche 16 octobre s’est tenue la Journée nationale du dépistage de l’hépatite C en France. A cette occasion, AIDES a indiqué que les militants de l’association allaient enfin pouvoir pratiquer le test rapide de dépistage d’orientation diagnostique (Trod) pour le VHC. En France, 200 000 personnes vivent avec le virus de l’hépatite C, mais environ 100 000 personnes le savent. Pour cette raison, l’épidémie reste difficile à contrôler. Le dépistage est une nécessité et une première étape indispensable vers la fin de l’épidémie de VHC. Au terme de trois ans de combat et de négociations, AIDES pourra enfin, d’ici la fin de l’année 2016, proposer des tests rapides d’orientation diagnostique de l’hépatite C sur ses actions de terrain. Si l’association se félicite de cette avancée, elle "déplore le retard considérable pris par les pouvoirs publics dans la mise à disposition de ce nouvel outil". Depuis décembre 2015, la loi autorise les associations comme AIDES à pratiquer des Trod VHC, rappelle l’association dans son communiqué. Mais dans les faits, les décrets d’application n’ont été publiés qu’en juillet 2016, retardant le déploiement opérationnel de cette nouvelle offre de dépistage. Les Agences régionales de santé doivent, dans les semaines à venir, délivrer les habilitations dont ont besoin les associations pour réaliser des Trod VHC. "Nous allons enfin pouvoir aller à la rencontre des publics les plus exposés et leur proposer un dépistage rapide de l’hépatite C, explique Aurélien Beaucamp, président de AIDES. C’est une très bonne nouvelle car ces tests rapides vont nous permettre d’intégrer ce dépistage directement dans le quotidien des personnes". Si cette première étape est en passe d’être réalisée, il faut désormais que le gouvernement avance plus vite sur l’accès universel aux nouveaux traitements : les antiviraux à action directe (AAD). En effet, qui comprendrait qu’on propose aux personnes des dépistages du VHC sans assurer un accès aux nouveaux traitements, pour toutes les personnes diagnostiquées. En mai 2016, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait annoncé pour septembre 2016 l’accès inconditionnel de tous les malades à une nouvelle génération de traitements, offrant des taux de guérison spectaculaires. Le 14 octobre, cet accès universel n’est toujours pas en place. Certes depuis juin dernier, des critères plus larges ont permis que des personnes ne bénéficiant pas jusqu’à présent des AAD puissent y accéder, mais l’accès universel promis par le gouvernement n’est pas encore une réalité. L’avis de la Haute autorité de santé (HAS) se fait attendre… Il devrait sortir avant la fin de l’année, tout comme la seconde édition du rapport Dhumeaux. Ce retard important a fait monter au front plusieurs associations : SOS hépatites a récemment adressé à la ministre d’une lettre ouverte à ce sujet. Dans son communiqué, AIDES appelle les "pouvoirs publics à mettre tout en œuvre pour que cet engagement soit tenu dans les meilleurs délais" A l’occasion du 16 octobre, Journée nationale du dépistage de l’hépatite C, AIDES rappelle que "nous ne pourrons mettre fin à cette épidémie sans la combinaison d’une offre de dépistage adaptée aux besoins des personnes et d’un accès véritablement universel aux traitements".