AIDS Impact : l’effet cascades

1 Octobre 2013
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Ça y est, AIDS Impact, c’est parti. A Barcelone, chercheurs et activistes du monde entier se réunissent pour travailler sur la lutte contre le sida au travers du prisme des sciences sociales. Le concept au cœur de la première table ronde et qui va irriguer l’ensemble de la conférence, c’est celui de la cascade. Relativement nouvelle il y a peu, cette idée est aujourd’hui au cœur des discussions et présentations. La cascade, c’est une modélisation proposée par la revue scientifique "The Lancet" en 2009 qui analyse les zones de force et de faiblesse de la contamination au VIH puis du dépistage, puis celles de l’entrée et du maintien dans le soins pour aller finalement jusqu’au succès virologique : la charge virale indétectable. Cette modélisation, c’est aussi celle qui permet d’entrevoir concrètement la fin de l’épidémie tout en identifiant les politiques et actions associatives et communautaires nécessaires à la réalisation de cet objectif. L’enjeu à AIDS impact, c’est donc de discuter et d’identifier ces différentes liaisons, ces mesures qui permettent de renforcer le dépistage, de renforcer l’accès aux soins, de permettre au plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH d’obtenir une charge virale indétectable. Ces mesures de santé publique, comme le souligne Kevin Fenton (U.S. Centers for Disease Control and Prevention), elles sont nombreuses, elles répondent à autant de cascades différentes selon les situations économiques, sociales, géographiques. Il s’agit de renforcer l’accès aux droits, lutter contre les discriminations homophobes, sérophobes, putophobes, racistes, etc. Il s’agit d’identifier et de renforcer les éléments facilitateurs de santé qui permettent de soutenir la capacité des personnes à prendre soins d’elles, un accès et un maintien durable pour tous : "Linkage to care". Ce sont autant d’éléments au cœur des présentations de la table ronde inaugurale de la conférence, une table ronde pleine de perspectives et d’optimismes. On en retiendra les bonnes nouvelles, la présentation du docteur Olive Shisana (Afrique-du-Sud) qui observe les signes concrets d’une amélioration des situations dans les pays d’Afrique sub-saharienne : augmentation de l’accès aux antirétroviraux, baisse de la transmission de la mère à l’enfant, baisse de la mortalité liée au VIH… Ces progrès sont permis, comme le rappelle Catherine Hankins (Amsterdam Institute for Global Health and Development), par une palette toujours plus large au service de la prévention - prévention positive incluse.