Alcool et cancer : appel à Macron

11 Février 2022
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C’est sur le lien entre alcool et cancer que France Assos Santé (FAS) a interpellé, début février, Emmanuel Macron, en sa qualité de président de la République et de président du Conseil européen (pour quelques mois). L’interpellation a pris la forme d’une lettre ouverte appelant à « la mobilisation en faveur d'un plan de santé publique européen ambitieux ». Le Parlement européen conduit déjà un « plan ambitieux de lutte contre le cancer dont les objectifs sont parfaitement en ligne avec ceux de la stratégie décennale française contre le cancer », note FAS. Ledit plan comprend un volet prévention dont la section dédiée à l’alcool comporte deux paragraphes, rappelle le collectif. Le premier concerne « l’information des consommateurs et la promotion de la santé avec mention du caractère carcinogène reconnu de l’alcool par les plus récentes données de la science et notamment l’absence de seuil minimum identifié ; des différents types de cancers liés à l’alcool ; de la relation proportionnelle entre le niveau de consommation et le risque de cancer ». Le second évoque les « ambitions de politiques européennes de santé publique et de réduction du risque : lutte contre les abus de consommation excessive, avertissements sanitaires par étiquetage, protection des mineurs et des femmes enceintes, limitation de la promotion publicitaire ». Le plan européen a été adopté le 9 décembre 2021 par la Commission spéciale créée à cet effet et il sera proposé au vote en session plénière le 15 février 2022.  La lettre ouverte vise à attirer l’attention du chef de l’État « sur l’activisme bruyant des lobbies de défense des produits alcoolisés qui se mobilisent actuellement pour créer le doute au sein des élus-es et des décideurs-ses politiques sur la nécessité de protéger les populations et les systèmes de santé ». Dans son texte, France Assos Santé rappelle que les dommages liés à l’alcool constituent un problème majeur de santé publique dans l’Union Européenne. « En 2016, le cancer a été́ la principale cause des décès imputables à l’alcool, avec une part de 29 %, devant la cirrhose hépatique (20 %), les maladies cardiovasculaires (19 %) et les traumatismes (18 %) ». Face à ces constats, France Assos Santé « souhaite que la France s’engage avec détermination dans la lutte contre la consommation d’alcool ». Et de conclure : « Nous appelons donc à une mobilisation inédite pendant la présidence française du Conseil européen en faveur du vote de ce Plan de santé publique européen pour la santé et le bien-être de tous les citoyens européens ».