Alcool : où en êtes-vous ?

12 Juin 2022
2 665 lectures
Notez l'article : 
0
 

La consommation excessive d’alcool reste un enjeu fort de santé publique en France. Le 1er juin, Santé publique France (SPF) a publié un ensemble d’informations sur le sujet. D’un point de vue stratégique, l’agence sanitaire a pour objectif une « dénormalisation » de la consommation d’alcool en France ; autrement dit, elle souhaite moins de personnes consommatrices régulières, a fortiori celles qui dépassent les critères fixés par les impératifs de santé (voir plus bas). Bien qu’en baisse depuis plusieurs décennies, l’alcool occupe une place importante dans le quotidien des Français-es. Le baromètre 2017 indique que près d’un-e Français-e sur deux pensait qu’offrir de l’alcool ou en boire « faisait partie des règles du savoir-vivre ». Du côté de SPF, on préfère rappeler que « l’alcool est nocif pour la santé, qu’il n’est pas automatique et que sa consommation ne doit pas être banalisée ». L’agence estime que « les risques qu’il présente à moyen et long terme sont encore minimisés par les Français et l’environnement associé à l’alcool est encore très favorable à sa consommation (forte exposition à la publicité, accessibilité importante au produit, pression sociale) » ; d’où l’objectif de casser cette culture favorable à la consommation d’alcool. SPF mène donc différentes actions « pour diminuer la part du fardeau de l’alcool en France ». Elles s’inscrivent dans le Plan national de santé publique Priorité prévention, le Plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), et dans la Stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030. Par ailleurs, l’agence a produit (et le fait encore) des données d’observation et de surveillance en mesurant les comportements de consommation d’alcool de la population (avec notamment les enquêtes baromètres), et des actions nationales de prévention adaptées aux différents publics (jeunes, femmes en période de grossesse, etc.). Cet ensemble de mesures vise à « réduire la morbi-mortalité associée à la consommation d’alcool en France en diminuant la proportion de Français-es qui consomment au-delà des repères de consommation à moindre risque ». Les repères se résument en un slogan facile à retenir : « L'alcool c'est maximum deux verres par jour, et pas tous les jours ». Ces nouveaux repères de consommation à moindre risque ont été fixés en 2017 suite à un travail d’expertise scientifique mené par Santé publique France et l’Institut national du cancer (InCA). « Ces repères permettent désormais aux Français-es de faire le choix éclairé d'une consommation à moindre risque pour leur santé, sachant que les risques pour la santé d’une consommation d’alcool existent dès le premier verre », rappelle SPF. D’après les données du Baromètre de Santé publique France, en 2020, 23,7% de la population âgée de 18 à 75 ans dépassaient les repères de consommation d'alcool. Ces consommations à risque étaient davantage le fait des hommes (33,5 % d'entre eux) que des femmes (14,9 %). Pour faciliter la compréhension des repères et mieux situer sa consommation personnelle, Santé publique France a mis au point un nouvel alcoomètre qui permet, à partir de quelques questions, d’évaluer sa consommation hebdomadaire d’alcool au regard des nouveaux repères et d’estimer les risques liés à cette consommation. Par ailleurs, pour s’informer et être aidé-e, un site de référence est disponible gratuitement : Alcool-info-service. Ce dispositif d’aide à distance offre aux personnes concernées comme à leur entourage un espace d’écoute confidentiel à travers une ligne téléphonique 0 980 980 930, un chat animé par des professionnels-les qualifiés-es et publie un annuaire national des structures spécialisées en addictologie.