ALD : l’hypertension fait monter la pression

7 Septembre 2011
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L’Alliance du Cœur, le CISS (Collectif interassociatif sur la santé) et la FNATH (personnes accidentées de la vie et handicapées) ont déposé (25 août) un recours devant le Conseil d’Etat contre la décision prise par le gouvernement de retirer l’hypertension artérielle sévère de la liste des ALD (affections de longue durée). Dans un communiqué, les trois structures s’expliquent sur ce choix d’attaquer administrativement cette mesure. Les associations rappellent d’abord que "le régime des ALD, qui représente près de 70% des dépenses d’Assurance maladie, est le premier visé par la cure d’austérité. Le décret du 24 juin [celui qui retire l’hypertension de la liste des ALD, ndlr] confirme une fois de plus le principe "malade = payeur", déjà décliné sous des formes diverses et variées (…) En opposant maladie et facteur de risque (alors que l’un n’exclut pas l’autre) le gouvernement veut donner une apparence de bon sens et de vérité à ce qui est potentiellement une bombe à retardement : en effet, faute de suivi et de soins appropriés, la mortalité liée aux pathologies cardiovasculaires risque d’augmenter fortement". Les associations dénoncent "l’incohérence" d’une mesure prise aujourd’hui alors que moins de six mois auparavant "le gouvernement avait pris soin (…) de redéfinir l’ensemble des affections de longue durée … dont la numéro 12 qui correspondait à l’hypertension artérielle reconnue alors comme une maladie ouvrant droit à une prise en charge à 100%". Aujourd’hui, c’est exactement le contraire qui se produit alors que la Haute autorité de santé n’a pas du tout modifié ses recommandations de prise en charge de cette maladie. Conclusion pour les associations : "Les hypertendus sévères, dont le diagnostic a été porté après le 24 juin 2011, présente un risque d’aggravation de leur état de santé voire un risque de mortalité accru parce qu’ils ne pourront pas accéder à un suivi approprié faute de sa prise en charge suffisante par l’Assurance maladie". C’est "face à un gouvernement sourd aux arguments fondés de la communauté scientifique comme des associations de malades, que l’Alliance du cœur, le CISS et la FNATH ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat le 25 août.