Alerte contre l’hydroxychloroquine en automédication

6 Avril 2020
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L’agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine a émis, dimanche 29 mars, une « alerte danger » concernant des cas de toxicité cardiaque signalés à la suite de prises en automédication de Plaquénil (hydroxychloroquine) chez des personnes craignant d’être infectées par le nouveau coronavirus, indique l'AFP. Ces cas ont « parfois nécessité une hospitalisation en réanimation », indique l’ARS, qui souligne que l’hydroxychloroquine « ne doit en aucun cas être prise en automédication ». De son côté, la Société française de pharmacologie et de thérapeutique indique dans un article que l’emploi de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine, « en particulier en association, fait courir des risques d’effets indésirables graves, en particulier cardiaque ». Plusieurs cas viennent d’être rapportés aux centres régionaux de pharmacovigilance. Des suspicions de décès liés à ces automédications sont à l’étude, indique l'AFP. Le Plaquénil (hydroxychloroquine) est disponible sur prescription médicale obligatoire uniquement, dans des indications comme le lupus, de polyarthrite rhumatoïde ou encore, à titre préventif, pour les allergies au soleil (lucite). Mais son utilisation face au Covid-19, préconisée notamment par l’équipe du professeur Didier Raoult (Institut hospitalo-universitaire Méditerranée infections, Marseille), a semble-t-il conduit certains à se l’administrer en dehors d’un cadre médical contrôlé dans un établissement de santé, tel que préconisé par un décret récent. Or « cette molécule n’est pas anodine car elle peut provoquer des troubles du rythme cardiaque graves pouvant être fatals, précise l’ARS. La prescription de cette molécule est systématiquement accompagnée d’une surveillance médicale (notamment par monitoring cardiaque) permettant d’adapter son dosage et de limiter ainsi les risques. »