Allemagne et droit d'asile

22 Juillet 2022
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Le gouvernement allemand a mis mercredi 6 juillet sur les rails son engagement à régulariser des dizaines de milliers de personnes immigrées bien intégrées dans le pays, mais sans permis de séjour durable jusqu'ici. C’est une promesse de campagne de la coalition d'Olaf Scholz, le projet de loi adopté en conseil des ministres est une réforme attendue par les organisations d'aide aux étrangers-ères et le patronat confronté à un manque criant de main d'œuvre. Il s'agit de faciliter l'intégration des étrangers-ères dits-es « tolérés », qui ne peuvent pas être expulsés-es, mais n'ont dans leur grande majorité pas le droit de travailler. Environ 130 000 personnes immigrées vivant en Allemagne depuis au moins cinq ans sont concernées. Nombre de ces demandeurs-ses d'asile déboutés-es ne peuvent pas être renvoyés-es dans leur pays d'origine soit parce qu'ils-elles ne peuvent pas prouver leur nationalité, soit parce que leur pays d'origine ne souhaite pas qu'ils-elles reviennent. « Ces personnes, qui ont trouvé leur cadre de vie en Allemagne grâce à une longue durée de séjour, doivent se voir ouvrir une perspective (...) », explique le texte du ministère de l'Intérieur. Elles pourront obtenir un permis de séjour d'un an, le temps de prouver notamment qu'elles peuvent se prendre en charge financièrement et disposent de connaissances suffisantes en allemand. À l'issue de cette période, elles pourront recevoir un titre de séjour définitif.  Le regroupement familial doit en outre être facilité, selon le projet gouvernemental qui devrait être soumis au parlement après l'été. La réforme prévoit aussi un accès simplifié des demandeurs-ses d'asile aux cours d'intégration et de langue professionnelle. L'Allemagne, pays vieillissant et en situation de quasi plein emploi, aurait besoin dans les années à venir de 400 000 à 500 000 personnes immigrées par an pour couvrir ses besoins, selon l'Institut fédéral de recherche sur le travail et l'emploi (IAB).