Allergies alimentaires : l'Anses fait des recos

1 Mars 2019
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Face à l’évolution des habitudes alimentaires et à l’introduction de nouveaux aliments sur le marché, les allergies alimentaires demeurent une préoccupation de santé publique, note l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Elle a conduit un travail d’expertise et constate un « manque de données sur la prévalence des allergies alimentaires en France ». Elle a émis une série de recommandations visant à assurer un meilleur suivi des allergies alimentaires. Surtout, l’agence recommande d'actualiser la liste des allergènes en fonction de l'avancée des connaissances et préconise, par ailleurs, une meilleure information des médecins ainsi que des consommateurs-trices sujets-tes à ces allergies. « Nouvelles habitudes, nouveaux aliments, nouveaux procédés de transformation, autant de facteurs qui peuvent avoir un impact sur les allergies alimentaires. Mesurer l’évolution des allergies et identifier les nouveaux allergènes constituent des préoccupations sanitaires importantes afin de prévenir les risques liés aux allergies d’origine alimentaire, et tout particulièrement leurs manifestations les plus graves, les chocs anaphylactiques », rappelle l’agence publique. Dans ce contexte, l’Anses a été saisie par le ministère de la Santé afin de « faire un état des lieux des nouvelles données scientifiques et de proposer des orientations pour une meilleure gestion de cette problématique ». L’Anses recommande « aux pouvoirs publics d’améliorer les dispositifs de recueil de données relatives aux allergènes alimentaires, ainsi que l’évaluation de l’incidence ou de la prévalence des allergies, afin de mieux orienter les études et recherches sur les allergies alimentaires. Dans son communiqué, l’Anses indique les « signalements reçus par le Réseau d’Allergo Vigilance (RAV) ont permis d’identifier des allergènes émergents : le sarrasin, le lait des petits ruminants (chèvre et brebis), le kiwi, le pignon de pin, l’α-galactose (présent dans la viande de mammifère), les pois et les lentilles ». « Ces allergènes présentent un risque d’anaphylaxies, c’est-à-dire de réactions allergiques graves, parfois plus élevé que certains allergènes de mention obligatoire, actuellement listés, indique l’agence qui « recommande donc la mise à jour régulière de la liste des allergènes alimentaires qui doivent être signalés afin de mieux prévenir le risque d’allergie grave ». L’expertise menée par l’Anses a également « mis en valeur des facteurs aggravants dans les cas d’anaphylaxie sévères signalés au RAV chez l’adulte, notamment l’alcool et le tabac ». Enfin, en l’absence de recommandations officielles relatives aux allergies alimentaires, l’Anses juge pertinent de mettre en place un guide de bonnes pratiques destiné aux médecins afin d’améliorer la prise en charge et le suivi des personnes allergiques au-delà des centres spécialisés.