Allongement du délai pour les IVG

25 Avril 2020
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Plusieurs associations s’étaient récemment inquiétées des difficultés d’accès à l’avortement, alors que le système hospitalier est débordé par la crise du coronavirus. Pour les IVG, une décision a été prise : l’accès à une interruption volontaire de grossesse médicamenteuse à domicile est étendu jusqu’à neuf semaines. Et ce, uniquement pendant la crise liée au Covid-19, afin de limiter les consultations en milieu hospitalier tout en garantissant le droit à l’avortement, selon un arrêté paru mardi 14 avril au Journal officiel. « Eu égard à la situation sanitaire (...), les interruptions volontaires de grossesse pratiquées par voie médicamenteuse par un médecin ou une sage-femme peuvent être réalisées jusqu’à la fin de la septième semaine de grossesse (ou neuf semaines d’aménorrhée, date des dernières règles), dans le respect du protocole établi par la Haute Autorité de santé publié sur son site internet », précise cet arrêté du ministre des Solidarités et de la Santé. L’IVG médicamenteuse, qui peut être prescrite par un-e médecin libéral-e, une sage-femme ou être réalisée à l’hôpital, était jusqu’à présent accessible jusqu’à sept semaines d’aménorrhée pour les pratiques à domicile et neuf semaines en milieu hospitalier. La Haute autorité de santé (HAS), saisie en urgence par le gouvernement, avait donné son feu vert à une extension, la justifiant par « la nécessité de garantir le droit des femmes à l’IVG durant la période d’épidémie de Covid-19 en évitant autant que faire se peut d’aller en établissement de santé ».  Elle avait toutefois insisté sur la nécessité de prévenir la douleur en prescrivant du paracétamol associé à l’opium ou à la codéine au lieu de l'ibuprofène, et d’éviter dans la mesure du possible que la femme ne soit seule à domicile. L’arrêté du 14 avril officialise, en outre, la possibilité pour les médecins et sages-femmes de prescrire et de suivre des IVG médicamenteuses en téléconsultation. Plusieurs associations s’étaient récemment inquiétées des difficultés d’accès à l’avortement, alors que le système hospitalier est débordé par la crise du coronavirus, s’alarmant que des femmes dépassent le délai légal autorisé. Chaque année, quelque 220 000 avortements ont lieu en France. Environ un quart des IVG sont réalisées hors de l’hôpital.