AME : des experts-es du VIH montent au front

2 Octobre 2019
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Les projets de modification de l’AME envisagés par le chef de l’État et le gouvernement inquiètent très largement les professionnels-les de santé. Récemment, quelque 850 d’entre eux-elles (toutes disciplines confondues) ont publié un appel dans le Journal du dimanche à ce propos. Dernièrement (26 septembre), c’est le milieu de la lutte contre le VIH/sida qui s’est mobilisé. Les présidents-es et vice-présidents-es de Corevih (coordinations régionales sur le VIH) et de sociétés savantes comme la Société française de lutte contre le sida (SFLS), la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) ou encore la Société de pneumologie de langue française (SPLF) ont adressé une lettre aux parlementaires sur les « restrictions de l’aide médicale. « Nous (…) souhaitions vous faire part de notre opposition à toute restriction de l’AME. Nous vous demandons d'être très attentif à ce sujet, et sollicitons votre implication dans la défense de ce dispositif essentiel pour la lutte contre les épidémies de VIH/sida, de tuberculose, d’hépatites virales et d’infections sexuellement transmissibles(IST), et plus largement pour la protection de la santé individuelle et publique », précise le courrier. « Restreindre l’accès aux soins pour les patients précaires entraînerait immanquablement un retard diagnostique de pathologies transmissibles comme la tuberculose, avec une majoration du risque de transmission, et des séquelles. Concernant le VIH, les recommandations officielles sont très claires sur l’importance d’une mise sous traitement le plus précocement possible pour ramener la charge virale à un niveau indétectable, améliorer la qualité de vie des personnes et empêcher de nouvelles contaminations. Une restriction d’accès à l’AME ou une limitation des soins pris en charge serait en contradiction avec les recommandations du Conseil national du sida sur la protection des étrangers-ères vivant avec le VIH en France et avec la Stratégie nationale de santé sexuelle. Il en va de la cohérence des politiques publiques », indiquent les signataires. Et ceux-celles-ci de conclure : « Nous espérons que ces éléments vous seront utiles pour avoir une vision plus claire des enjeux sanitaires auxquels une limitation de l’AME exposerait. Nous comptons sur votre engagement pour vous opposer à toute restriction de l’AME, en faveur de la protection de la santé des personnes concernées et de la population, et pour envisager comment intégrer ce dispositif dans celui de la couverture maladie universelle ».