AME : un budget consolidé

7 Octobre 2020
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La hausse de près de 100 millions d'euros prévue dans le budget 2021 du gouvernement pour l'Aide médicale d'État (AME), qui permet aux personnes sans titres de séjour d'accéder aux soins, a suscité (29 septembre) une passe d'armes politique, indique l’AFP. Dans le projet de loi de finances (PLF) présenté le 8 septembre, la contribution de l'État à l'AME de droit commun atteint 990 millions d'euros, soit 80 % des crédits de la mission santé et 97 millions de plus que l'enveloppe allouée pour 2020 (893 Millions d'euros). Comme à chaque fois, c’est à l’extrême droite qu’on a dégainé en premier. « En pleine crise sanitaire, l'État entend faire passer une augmentation de presque 100 millions de l'AME, réservée aux étrangers en situation irrégulière. On approche ainsi du milliard consacré à cette aide. Imaginez, si ça partait dans une réforme de l'hôpital public...», a commenté sur Twitter la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen. « Demain on arrête de soigner les étrangers. Vous pensez que les maladies non soignées vont vous épargner parce que vous avez une carte d'identité française ? Spoiler : NON. Soigner les étrangers qui vivent en France c'est une question d'humanité mais aussi de santé publique ! », a répondu Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, en charge notamment des questions d'asile et d'intégration. On devrait donc, une fois encore, assisté à un débat clivant sur cette disposition. L'AME, qui bénéficie aux personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois et dont les ressources sont faibles, « contribue à préserver l'ensemble de la population de risques épidémiologiques et sanitaires », souligne le projet de loi de finances 2021, présenté fin septembre. « Malgré une fermeture temporaire des frontières induite par la crise sanitaire en 2020, la hausse continue des dépenses constatée ces dernières années justifie la poursuite en 2021 des mesures engagées depuis le début du quinquennat », peut-on lire dans ce document. Selon les dernières données officielles disponibles, quelque 318 000 personnes sans titres de séjour sont éligibles à l'AME. Selon une étude de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), publiée fin 2019, seule une personne éligible sur deux en profite.