Amnesty vote en faveur de la décriminalisation de la prostitution

3 Septembre 2015
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L'organisation non gouvernementale Amnesty International a voté (11 août) en faveur de la défense de la dépénalisation de la prostitution, clients et proxénètes compris, malgré la controverse soulevée par cette initiative. Le projet de résolution, qui appelle à la mise en place d'"un cadre légal dans lequel tous les éléments du travail du sexe seraient dépénalisés", a été adopté lors du Conseil international de l'organisation non gouvernementale, qui a réuni à Dublin quelque 400 délégués, a annoncé Amnesty.  L'ONG n'a pas voulu préciser le nombre de délégués qui ont voté pour la motion, alors que certains, par exemple dans la section française, avaient émis des réserves, note l’AFP. "C'est un jour historique pour Amnesty International. Ce ne fut pas une décision facile à prendre et nous remercions tous nos membres du monde entier, ainsi que tous les groupes que nous avons consultés, pour leur contribution à ce débat", a réagi, dans un communiqué, Salil Shetty, secrétaire général de l'organisation de défense des droits humains. Estimant que "la criminalisation du travail du sexe entre adultes consentants peut entraîner une augmentation des violations des droits des travailleurs du sexe", l'ONG va désormais faire campagne pour la suppression de la répression contre les prostitué-e-s mais aussi contre les clients et les proxénètes. C'est sur ce dernier point que porte la controverse. Amnesty reconnaît que le sujet est "extrêmement complexe" mais estime que les travailleurs et travailleuses du sexe, "l'un des groupes les plus marginalisés au monde", bénéficieront d'une dépénalisation. L'ONG souligne enfin que cette résolution ne remet pas en cause son engagement contre le travail forcé et le trafic d'êtres humains.