Antibiotiques : la France en progrès

22 Novembre 2019
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La consommation d'antibiotiques en France se stabilise, voire tend à baisser, mais reste quand même trop élevée, selon un rapport de Santé publique France publié le 18 novembre à l'occasion de la semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques. Cette semaine a pour objectif d'attirer l'attention du public sur l'antibiorésistance (le fait que certaines bactéries finissent par devenir résistantes aux antibiotiques), considérée comme une menace majeure par les autorités sanitaires mondiales. L'estimation de Santé publique France porte sur les antibiotiques prescrits en ville (c'est-à-dire hors hôpital), soit 93 % de la consommation totale. Elle se fonde sur deux indicateurs : le nombre de doses consommées et le nombre de prescriptions.  Si on prend en compte le premier indicateur, la consommation des antibiotiques en médecine de ville « se stabilise », après une hausse entre 2014 et 2016, indique l’AFP. Elle se monte à 22,5 doses pour 1 000 habitants-es et par jour en 2018, contre 22,7 en 2009. Pour avoir une vision plus précise, les autorités sanitaires ont utilisé cette année un nouvel indicateur, le nombre de prescriptions. Il montre que la consommation d'antibiotiques a baissé de 15 % entre 2009 et 2018 (passant de 2,81 à 2,38 pour 1 000 habitants-es et par jour). « Dans les deux cas, c'est assez encourageant », explique à l'AFP Bruno Coignard, directeur des maladies infectieuses à Santé publique France. Pour autant, « l y a encore beaucoup de chemin à faire », ajoute-t-il. Car la France reste l'un des mauvais élèves de l'Europe : c'est le troisième pays européen le moins performant (derrière la Grèce et Chypre). Si on additionne ville et hôpital, « la France est à 25,3 doses pour 1 000 habitants-es et par jour. Or, la moyenne européenne est de 19,8 », indique Bruno Coignard. Pays le plus performant, « les Pays-Bas sont à 9,7 : en gros, cela veut dire qu'on consomme trois fois plus d'antibiotiques en France », ajoute-t-il. Selon le rapport, "l'Assurance maladie pourrait économiser 400 millions d'euros si la consommation française était la même que celle des Pays-Bas ». Si la consommation diminue chez les moins de 14 ans, elle augmente chez les plus de 65 ans, population « fragile et plus sujette à des infections », indique Bruno Coignard. La consommation globale varie selon les régions. Elle dépasse la moyenne nationale en PACA et dans les Hauts-de-France, et est en dessous dans les Pays-de-la-Loire, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Bretagne.