Appel en faveur de la protection sociale

12 Septembre 2020
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Dans un communiqué, l’Onusida a appelé les pays « à adopter des mesures d’urgence pour renforcer les programmes de protection sociale afin de protéger les personnes les plus vulnérables des répercussions sanitaires et socioéconomiques de la pandémie de Covid-19 ». Selon des modélisations, l’actuelle pandémie pourrait avoir un impact catastrophique et « augmenter les décès de 10 % pour le VIH, de 20 % pour la tuberculose et de 36 % pour le paludisme au cours des cinq prochaines années ». « Les femmes et les filles, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs et travailleuses du sexe, les toxicomanes ainsi que les personnes transgenres figurent parmi les groupes les plus vulnérables souvent exclus des programmes de protection sociale en place », pointe l’Onusida. « Les pays doivent garantir l’accès de toutes et tous aux services essentiels, notamment aux soins de santé. Ils doivent financer correctement les programmes de protection sociale qui écartent les dangers et les conséquences de la perte du moyen de subsistance », a expliqué Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’Onusida. Et l’agence onusienne d’affirmer : « Certaines des populations les plus désavantagées dans les sociétés du monde entier vont ressentir de plein fouet les répercussions sociales et économiques de la pandémie de Covid-19 ». Ainsi la pandémie fait planer la « menace d’une multiplication par deux du nombre de personnes confrontées à une insécurité alimentaire grave », soit plus de 265 millions d’êtres humains d’ici la fin de l’année. Une des consquénces de la crise actuelle serait la perte d’emploi : « Des centaines de millions de personnes aux quatre coins du monde risquent de perdre leur emploi dans les secteurs formel et informel de l’économie. Près de 150 millions d’emplois à plein temps ont été détruits au premier trimestre 2020 et des millions d’autres personnes vivent dans la crainte de perdre leur source de revenus dans les prochains mois », indique le communiqué de presse de l’institution. « Aujourd’hui, seulement 29 % de la population mondiale jouissent d’une protection sociale adaptée », a souligné Guy Ryder, directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Les femmes sont particulièrement sensibles aux crises économiques, car elles sont surreprésentées dans le secteur informel de l’économie et, par conséquent, sont plus susceptibles de perdre leur source de revenus, note l’Onusida. Elles sont également souvent employées en première ligne de la riposte à la pandémie où elles représentent jusqu’à 70 % du personnel de santé et d'assistance sociale. C’est dans ce contexte que l’Onusida, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) et l’Organisation internationale du Travail (OIT) ont lancé cet appel à l’action à destination des gouvernements réclamant des investissements adaptés dans des programmes de protection sociale.