Archives LGBT : la mairie de Paris promet un lieu

14 Octobre 2017
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C’est l’un des nombreux réveils que 120 battements par minute a déclenché. A l’orée du film et son souvenir de l’épidémie de sida durant les années 90 en France, c’est le besoin impérieux d’une transmission de la mémoire collective concernant les combats LGBT qui s’est (r)éveillée. Le projet d’un lieu d’archive et d’Histoire renait de ses cendres et des nombreuses tentatives avortées depuis 2001 et la première annonce sous l’édile de Bertrand Delanoë. Mercredi 11 octobre sur le site de Libération, le premier adjoint à la culture, Bruno Julliard, a annoncé la "mise à disposition" d’un lieu dédié à la conservation des documents et œuvres issus des mouvements et revendications LGBT à Paris, d’ici à 2020. Un lieu "plus précisément, [dans] une mairie de l’hyper-centre parisien, celle du 1e, 2e, 3e ou 4e arrondissement", explique Bruno Julliard. Quant à sa conception et sa mise en place, l’élu plaide pour un financement mairie de Paris-Etat et tenter de "conjuguer une approche militante mais aussi patrimoniale et scientifique", tout en assurant qu’il n’y a pas de garantie, même si la "volonté politique est là". Vigilants face une récupération et prudent quant à la traduction en actes de ces promesses, le collectif Archives LGBTI, composé d’organisations comme Act Up-Paris et d’individus, s’est créé début septembre. Ce dernier a réagi à l’annonce de Bruno Julliard : "Cette annonce est, pour nous, une première étape vers la concrétisation de ce projet. Elle est positive, elle amène aussi plusieurs interrogations", ne manquent pas de souligner les militants du collectif dans leur communiqué. Quels moyens effectifs, quelle organisation pour l’élaboration du lieu d’ici 2020, mais aussi quelle place pour les militants dans ce futur lieu". Il faut également s'assurer que les moyens pérennes, humains et financiers, au-delà des murs, sont suffisants. Si un tel centre ne peut se créer sans un appui public, il ne peut pas non plus exister sans les lesbiennes, les gays, les bi.e.s, les trans, les queers, les intersexes. Comme le montrent tous les exemples étrangers, le centre ne peut pas non plus exister sans les LGBTQI elles- et eux-mêmes", souligne le collectif Archives LGBTI. Ce dernier planche déjà sur les modalités concrètes de la création d’un tel lieu d’archives "dans une démarche positive de proposition aux pouvoirs publics et de mobilisation des savoirs et des expériences des bénévoles et des expert.e.s LGBTI", vigilant à ce qu’il ne soit pas le fourre-tout dans lequel on entasserait les questions sur la mémoire LGBT. Et demande, dès à présent, "de pouvoir rencontrer la Ville comme les autres interlocuteurs, pour faire enfin aboutir ce projet".

Commentaires

Portrait de Pierre75020

Bonne nouvelle, à suivre