Vaccin thérapeutique : arnaque au Parisien

30 Novembre 2012
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Un article du "Parisien" annonçait ce 30 novembre l’espoir d’un remède contre le VIH. C’est, en fait, un coup médiatique reposant sur bien peu de choses, un des grands classiques du 1er décembre. Jointe le matin-même par AIDES, la firme Innavirvax, basée au génopole d’Evry, n’avait pas souhaité commenter l’article du "Parisien", mais soulignait qu’il n’avait jamais été question qu’un nouvel essai InnaVirVAx sur 100 personnes démarre en janvier 2013. Certes, un essai de phase II est envisagé pour 2013, mais son design n’est pas encore finalisé et il n’est pas encore approuvé par les autorités sanitaires. Pour faire bref, ce candidat- vaccin, dont Seronet avait parlé en mars dernier n’est pas conçu comme une alternative aux trithérapies, mais comme un complément. Il est censé contribuer à protéger les CD4 de l’inflammation chronique liée à la présence du VIH.

Les résultats sur la première étape du développement, menée chez 24 personnes, devraient être rendus publics début mars à la CROI, le plus important congrès scientifique sur le VIH.  Ces résultats comporteront plusieurs informations :
- la sécurité : avec les toutes premières données, sur un tout petit nombre de personnes, qu’il faudra affiner dans les études ultérieures ;
- l’immunogénicité : il s’agira de voir si avec les doses vaccinales utilisées, on parvient à induire la création des réponses immunitaires attendues par l’équipe de chercheurs.
En revanche, il est impossible d’avoir, à ce stade, des données d’efficacité fiables, à savoir si les réponses immunitaires éventuellement produites, ont le moindre effet bénéfique pour la santé des personnes.

Et on peut regretter que l'équipe de chercheurs de l'essai InnaVirVax aient si peu insisté sur ce point lors des nombreuses interviews données à la presse. Rien que le vendredi matin, plusieurs personnes avaient déjà appelé la firme pour participer à l’essai, il est dommage de susciter ainsi de faux espoirs. Faut-il y voir un lien avec les levées de fonds régulières auxquelles procède la firme (3,7 millions d'euros annoncés avaient été  annoncés en février 2012) ? En tout cas, le choix de communiquer fort opportunément, lors de l'emballament médiatique du 1er décembre, exposait fortement à ce type de dérapage.

On a au moins eu un ou deux résultats de ce type par mois depuis quelques années. Le 30 novembre, d’ailleurs, une autre société de biotechnologie, Theravectys, basée à l’institut Pasteur de Paris, a annoncé le lancement d’un petit essai de sécurité (phase I) sur 36 personnes, pour le début de l’année 2013, sur un autre candidat vaccin, basé sur un mode d’action différent (vecteur lentiviral). 

Les plus anciens se rappelleront d’un article publié en 2003 où le Parisien avait fait plus fort encore, titrant "Enfin un Vaccin pour les malades du sida !" suscitant la colère du TRT-5 (dont AIDES est membre). - Renaud Persiaux [Mis à jour le 5 décembre.] 

Commentaires

Portrait de NathanaëlSero

Il titre toujours très fort pour faire vendre.

Moi j'avoue que j'ai un peu baissé ma vigilance sur toute ces nouvelles recherche, pendant un temps je suivais de près les recherches d'un professeur de Aubagne Professeur Chermann. Mais après on avait du fermer son laboratoire il me semble.

Et j'attends juste le jour ou ils dirons on à trouver, sans me faire de faux espoir jusqu'à ce jour là.

Nath.