Artiste, séropo et activiste

21 Octobre 2021
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Il s’appelle Maven Lee. Il a 31 ans et si son nom ne vous dit rien… c’est une star locale dans sa ville de Saint-Louis dans le Missouri (États-Unis). Chanteur et danseur, le jeune homme appartient à la ball culture, une scène artistique très fréquentée par les communautés LGBT noires et latinos et popularisée mondialement grâce à la série Pose. Maven Lee est un homme gay et noir qui vit avec le VIH depuis dix ans et qui a décidé d’en parler publiquement dans une émission de télé réalité sur la scène ball (la saison 2 de The Kiki Show. Dans une interview accordée au magazine Poz, le jeune artiste raconte comment il est devenu acteur communautaire en prévention du VIH d’abord en tant que bénévole, puis salarié. C’est dans ce contexte que Maven Lee a découvert sa propre séropositivité. « Je pensais tout savoir et bien gérer ma prévention. Et puis, j’ai mis tous mes principes de côté en faisant confiance à quelqu’un », explique le jeune homme. « C’est là que j’ai réalisé qu’il fallait que je nuance le discours qu’on m’avait appris car, dans la vraie vie, l’injonction « Protège toi ; Utilise des capotes », ça n’est pas aussi simple de se l’appliquer à soi-même ». Les premiers temps, Maven Lee était en colère contre lui-même et certaines personnes de son entourage ont alimenté cette culpabilisation : « Comment as-tu pu faire cette erreur ? Tu es censé être bien informé », entendait-il. Mais très vite, le jeune homme a décidé de transformer cette épreuve en force. « Je vis une vie saine, ma charge virale est indétectable et je prends soin de moi », se réjouit Maven Lee. Depuis plusieurs années, l’artiste concilie sa passion pour la scène Ball et son activisme VIH. Il traverse les États-Unis pour participer à des concours de Ball et en profite pour organiser des actions de prévention. « Je travaille avec les centres LGBT et les associations de lutte contre le VIH parce que beaucoup de personnes LGBT racisées se rendent aux Balls et aux concours et c’est un public très exposé au VIH alors c’est une bonne occasion de leur proposer un dépistage ».