ARV injectables dans les cuisses ?

15 Avril 2023
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L'injection de la bithérapie injectable cabotégravir + rilpivirine tous les deux mois dans les cuisses pourrait être une option pour les personnes qui ne peuvent pas recevoir, ne tolèrent pas ou veulent faire une pause dans les injections dans les fesses, selon les résultats d'une étude présentés lors de la Croi 2023, rapporte la journaliste Liz Highleyman sur le site Poz. Cela pourrait aider à surmonter l'un des obstacles à l'adoption plus large des ARV injectables à longue durée d'action. Aujourd’hui, la bithérapie injectable cabotégravir (Vocabria) et la rilpivirine (Rekambys) se prend tous les deux mois avec une injection intramusculaire dans chaque fesse. Dans une étude présentée en février à la conférence Croi à Seattle, Franco Felizarta, médecin en cabinet privé à Sacramento, et ses collègues, ont évalué la pharmacocinétique, la sécurité, la tolérance et l'efficacité des injections de cabotégravir et de rilpivirine dans la cuisse pour les personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Cette analyse a porté sur 118 participants-es à l'essai ATLAS-2M qui avaient reçu des injections dans les fesses pendant au moins trois ans. La majorité d'entre eux-elles (62 %) étaient des hommes, plus de 80 % étaient blancs-hes et l'âge médian était de 48 ans. Les participants-es sont passés-es à l'injection dans la cuisse pendant quatre mois, selon le même schéma que celui pour lequel ils-elles avaient été initialement départagés-es : 400 mg de cabotégravir plus 600 mg de rilpivirine une fois par mois (54 personnes) ou 600 mg de cabotégravir plus 900 mg de rilpivirine tous les deux mois (64 personnes). La plupart ont reçu des injections de cabotégravir dans la cuisse gauche et de rilpivirine dans la cuisse droite. Après quatre mois, ils-elles sont revenus-es aux injections dans les fesses. Tous-tes les participants-es à l'étude ont maintenu une charge virale indétectable. Les niveaux les plus bas de cabotégravir et de rilpivirine dans le sang entre les doses sont restés bien au-dessus des niveaux actifs pour les schémas une fois par mois et tous les deux mois. Dans le groupe traité tous les deux mois, les concentrations maximales de médicament étaient statistiquement plus élevées avec les injections dans la cuisse, mais il n'y avait pas de différences significatives dans le groupe traité une fois par mois. Dans l'ensemble, les différences de concentrations de médicaments entre les injections dans les cuisses et dans les fesses « n'ont pas été considérées comme cliniquement pertinentes », selon les chercheurs-ses. Dans l'ensemble, près d'un tiers des participants-es ont déclaré préférer les injections dans les cuisses, environ 60 % ont préféré les injections dans les fesses et environ 10 % n'avaient pas de préférence. Il est intéressant de noter que la raison la plus fréquente pour préférer les injections dans les cuisses ou dans les fesses est la diminution de la douleur pendant ou après l'injection, ce qui souligne l'importance du choix individuel. Une autre raison de préférer les injections dans les cuisses était la commodité ou la facilité d'accès. À l'inverse, certaines personnes ont préféré les injections dans les fesses parce que les injections dans les cuisses entraînaient davantage de douleurs ou de raideurs musculaires lors de la marche ou d'autres activités physiques. Les injections dans les cuisses peuvent être une meilleure option, par exemple pour les femmes transgenres qui ont des implants fessiers. D'autres personnes peuvent avoir d'autres contre-indications ou peuvent simplement souhaiter une pause périodique par rapport aux injections dans les fesses. Ces résultats, concluent les chercheurs-ses, soutiennent l'administration par rotation ou à court terme de cabotégravir et de rilpivirine injectables dans les cuisses pour les personnes ayant déjà un traitement injectable dans les fesses.