Asile en IDF : ça sonne dans le vide !

4 Décembre 2019
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Depuis mai 2018, pour enregistrer sa demande d’asile en Île-de-France, il faut passer par une plate-forme téléphonique gérée par l’Office français de l’immigration et à l’intégration (Ofii). À de nombreuses reprises des associations et collectifs ont dénoncé ce système permettant à l’administration d’invisibiliser les demandeurs-ses d’asile en attente d’un rendez-vous. « Depuis la mise en place de ce numéro, l’accès à l’asile en Île-de-France est entravé à cause de la saturation de la plate-forme. En effet, celle-ci distribue les rendez-vous non pas en fonction du volume de la demande, mais en fonction d’un nombre fixé à l’avance par les préfectures d’Île-de-France alors que le nombre de personnes attendant l’enregistrement de leur demande d’asile est bien supérieur. Ce système de quota est incompatible avec la loi, qui oblige l’administration à enregistrer les demandes d’asile des personnes dans les 3 jours », dénonce un communiqué du Gisti. « Non seulement ce numéro est saturé, mais il est payant. Pour un appel de 45 minutes, le montant facturé par les principaux opérateurs utilisés par les exilé.es est équivalent à 6,75 euros. Or, en règle générale, l’attente dure 45 minutes, après lesquelles la communication s’arrête automatiquement. Il faut alors tout recommencer ». Par ce système, les autorités « organisent délibérément la précarité et l’irrégularité des personnes souhaitant demander l’asile », indique le communiqué. Au mois de février 2019, le tribunal administratif de Paris (TA), saisi par des exilés-es et des associations, avait estimé que « le nombre d’agents (de l’Ofii) [devait] être adapté en fonction des volumes d’appels entrants non honorés » pour respecter le délai légal d’enregistrement de trois jours. Des dizaines de requêtes individuelles ont été déposé ces derniers mois au TA de Paris afin de permettre aux personnes d’obtenir un rendez-vous pour enregistrer leur demande d’asile… succès. Le Gisti et d’autres associations (Ardhis, Dom’asile, la Cimade, le Comede, LDH, Secours Catholique Le cèdre, etc.) demandent, notamment, « l’accès effectif pour toutes et tous et dans les trois jours à la demande d’asile » ; « le renforcement des effectifs des guichets uniques pour demandeurs d’asile (Guda), en les adaptant en fonction du nombre d’appels téléphoniques entrants sur la plate-forme téléphonique de l’Ofii et la fin au plafonnement du nombre de rendez-vous aux Guda que l’Ofii peut distribuer » ; « la mise en place d’un numéro d’urgence totalement gratuit » ; « un accès effectif à l’asile pour toute personne, majeure ou mineure, par le biais d’un dispositif complémentaire à la plate-forme téléphonique de l’Ofii, sous forme d’un accueil physique », etc.