Asile et immigration : des voix contre

18 Avril 2018
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Sens du calendrier. C’est le 16 avril que débute l’examen du projet de loi "Asile et immigration" à l’Assemblée nationale. Le texte est porté par Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, et suscite un certain malaise chez des députés-es de la majorité. C’est le cas du député LREM Matthieu Orphelin, un proche de Nicolas Hulot, qui a fait savoir par un communiqué qu’il ne "pourrait pas voter pour" ce texte. "Après plus de trois mois de travail intensif, de rencontres avec les acteurs impliqués, de séances collectives au sein du groupe LREM, de propositions, de recherche de convergence et après mûres réflexions, j'ai pris ce jour la décision difficile de ne pas voter POUR la loi asile et immigration", indique le député. Il compte s'abstenir au moment du vote. Cette décision "est tout sauf un début de fronde. Mon engagement pour la réussite de la majorité présidentielle reste entier", ajoute-t-il, dans un communiqué. Comme le rapporte l’AFP, l'élu du Maine-et-Loire cite des avancées obtenues en commission, dont la fin du statut de "pays d'origine sûr" quand les droits des personnes LGBT ne sont pas respectés, ou la "correction des dispositifs inacceptables" sur la rétention des "Dublinés" (personnes dépendantes d'un autre pays européen où elles sont enregistrées). Reste que ces avancées ne font pas le poids face à des mesures qu’il considère comme mauvaises comme le maintien à 45 jours pour la durée maximale de rétention (portée à 90 jours). Il regrette de ne pas avoir "convaincu la majorité" sur certains points du texte qu’il juge "centraux". Cet élu n’est pas le seul à contester certains aspects du texte. Ils seraient une dizaine dans ce cas. Cette situation ne plaît pas au chef du groupe LREM à l’Assemblée nationale, le député Richard Ferrand. Ce dernier a rappelé à l'ordre les contestataires de son groupe, les incitant à renoncer à défendre des amendements dans l'hémicycle, et agitant une menace voilée d'exclusion, rapporte Europe 1. Malgré les remontrances et les avertissements, une vingtaine de députés ont déposé des amendements. C’est le cas du député  LREM Jean-Michel Clément, qui a, d'ores et déjà, indiqué qu'il voterait contre un texte dont il "rejette depuis le départ la logique répressive".