Asile : expulsions en hausse

3 Février 2023
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Les demandes d’asile en France ont approché leur niveau record en 2022, avec plus de 137 000 premiers dossiers déposés, tandis que les expulsions ont augmenté de 15 % mais sont restées inférieures à leur niveau pré-Covid, selon des statistiques provisoires dévoilées jeudi 26 janvier par le ministère de l’Intérieur, indique l’AFP. Avec très précisément 137 046 premières demandes d’asile enregistrées dans les guichets uniques dédiés (Guda), ce nombre a progressé de 31,3 % par rapport à 2021. Tous cas de figure compris (réexamens, mineurs-es, personnes en procédures Dublin...), elles dépassent même le record d’avant-pandémie, avec 156 103 demandes en 2022 (151 283 en 2019). Le ministère de l’Intérieur a recensé 15 396 expulsions d’étrangers-ères en 2022, soit 15 % de plus qu’en 2021, mais un tiers de moins qu’en 2019, année lors de laquelle 23 746 éloignements avaient été enregistrés. « Conformément à mes instructions, la priorité a été donnée aux étrangers délinquants : 3 615 étrangers délinquants ont été expulsés en 2022, contre 1 834 en 2021, soit deux fois plus », a réagi sur Twitter le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Les régularisations ont, quant à elles, augmenté de 8 %, avec 34 029 « admissions exceptionnelles au séjour » en 2022. Cette hausse est « tirée par les motifs économiques salariés », soit les régularisations de travailleurs-ses salariés-es en situation irrégulière, qui ont augmenté de 29,1 %, a précisé le ministère de l’Intérieur. Les chiffres de l’immigration devraient servir de base aux passes d’armes entre majorité et oppositions, notamment LR et l’extrême droite, autour du projet de loi immigration porté par le gouvernement, qui doit être présenté en Conseil des ministres le 1er février. Le texte, qui arrivera en première lecture probablement en mars au Sénat, vise surtout à faciliter les expulsions d’étrangers-ères qui présentent une menace pour l’ordre public, notamment par une réforme « structurelle » de l’asile et du contentieux des étrangers-ères. Le projet prévoit également de favoriser l’intégration par la langue et par le travail, à travers la création d’un titre de séjour « Métiers en tension », d’ores et déjà contestée par l’opposition de droite.