"Associations abolitionnistes : du déni du sida à l’appât du gain"

23 Novembre 2013
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Le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes (HCEHF) recommande, dans un avis rendu le 6 novembre, la mise en place de la pénalisation des client-e-s des travailleurs et travailleuses du sexe. Pour Act Up-Paris : "Une telle position, résolument en faveur d’une mesure répressive dont les effets seront les mêmes que ceux du délit de racolage public mis en place par Sarkozy, confirme la profonde méconnaissance des enjeux de la lutte contre le sida de ceux et celles qui entendent légiférer sur la prostitution". "Par cet avis, le HCEHF entérine son mépris profond des travailleurs et travailleuses du sexe et de leur santé et son déni du rôle des conditions de travail dans les contaminations au VIH-sida (…) Cet avis est abject dans son ensemble, mais comme association de lutte contre le sida, Act Up-Paris attire l’attention sur un point particulier : la proposition de loi de Maud Olivier entend d’ores et déjà conditionner les maigres droits alloués aux travailleurs et travailleuses du sexe à l’abandon de leur activité ; l’avis du HCEFH va encore plus loin, et recommande lui d’indexer l’attribution de l’agrément qui permettra aux associations d’octroyer ces quelques droits et prestations sur la position idéologique de ces mêmes associations en matière de travail du sexe : celles-ci devront être abolitionnistes, ou passer leur chemin. Si cette recommandation est appliquée, ses effets amplifieront encore les conséquences dramatiques de la proposition de loi socialiste", estime l’association. "En effet, des associations menant à l’heure actuelle des actions de terrain sur la base d’une approche pragmatique croisant enjeux de santé et enjeux de droits, se verront éloignées des travailleurs et travailleuses du sexe. D’autres en revanche, dont le mépris pour les enjeux de santé, et plus spécifiquement de prévention du VIH-sida est avéré, et qui se targuent de ne mener aucune action en la matière, se voient offrir un véritable monopole", avance Act Up-Paris. L’association demande "l’abrogation du délit de racolage public, qui expose les travailleurs et travailleuses du sexe aux violences et les éloigne des dispositifs d’accès aux soins, aux droits, à la prévention nécessaires à la lutte contre le sida" ; "l’abandon de la proposition de loi de Maud Olivier et de toute approche répressive en matière de travail du sexe ; une lutte effective contre la traite, l’exploitation et le travail forcé, avec notamment la régularisation des travailleurs et travailleuses du sexe sans-papiers sans condition d’abandon de leur activité et l’accès aux droits fondamentaux pour tous les travailleurs et travailleuses du sexe".