Bioéthique : GreyPride fait ses propositions

16 Avril 2018
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L’association GreyPRIDE (association pour le soutien aux seniors LGBT) a décidé de contribuer à la réflexion dans le cadre des Etats généraux de la bioéthique et a fait des propositions pour faire évoluer les lois bioéthiques concernant l'accueil des personnes LGBT et PVVIH dans la filière vieillesse. Le travail de l’association s’articule autour d’une idée clef : "l’accueil dans la filière vieillesse des minorités LGBT et personnes vivant avec le VIH". "Les seniors LGBT sont aujourd'hui invisibles et craignent de subir des discriminations auprès des structures et services accompagnant les personnes âgées. Une étude récente américaine indique que 67 % des personnes LGBT de plus de 50 ans pensent avoir un moins bon accès aux soins, 65 % pensent qu'ils feront l'objet de violence et 50 % pensent qu'ils devront cacher leur orientation sexuelle", indique GreyPride. Et l’association d’expliquer qu’en France, une étude récente montre que plus de la moitié des personnes LGBT ne parlent pas de leur orientation sexuelle lors d'une visite chez un médecin. "L'impossibilité de parler de son identité conduit à un plus grand isolement et à une grande précarité". Les personnes vivant avec le VIH sont, elles aussi, dans la crainte de ne pas être bien accueillies dans ce secteur. Plus de 50 000 personnes vivant avec le VIH ont aujourd'hui plus de 50 ans et à ce jour le personnel aidant et soignant n'a reçu aucune formation sur cette maladie. Nous risquons d'avoir les mêmes phénomènes de peur et de rejet que nous avons vécu dans les années 80 dans le secteur hospitalier", prévient GreyPride. L’association s’efforce d'alerter les pouvoirs publics sur ce sujet et travaille sur l'élaboration d'un label "GreyPridE Bienvenue" qui permettra de donner un signal positif aux seniors devant choisir un service ou une structure. GreyPride préconise : un plan de formation des acteurs médico/sociaux pour permettre aux seniors LGBT de vivre dignement leur fin de vie ; une formation des tuteurs et curateurs ; une communication auprès des seniors pour montrer que les pouvoirs publics sont sensibles à ce sujet ; la création de lieux affinitaires pour permettre aux personnes les plus discriminée de pouvoir avoir une fin de vie digne ; le développement de petites structure de vie en centre ville sur le modèle des MARPA afin de maintenir les seniors dans leurs lieux de vie habituels ; une campagne sur le droit à la sexualité des personnes âgées quel que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre ; la légalisation des accompagnants sexuels/sensuels pour toute personne handicapée.