Birmanie : des malades sans traitements

9 Mars 2012
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Les deux-tiers des malades du sida en Birmanie ne sont pas soignés et la situation pourrait s'aggraver si les donateurs n'agissent pas dans un pays où 15 000 à 20 000 personnes meurent chaque année de la maladie, a dénoncé Médecins sans frontières (MSF) le 22 février dernier. Plus de 120 000 personnes ont aujourd'hui besoin d'un traitement antirétroviral et seulement environ 40 000 en reçoivent un, ce qui veut dire que deux-tiers des malades ne reçoivent pas de traitement en ce moment, a déclaré Peter Paul de Groote, chef de mission de l'organisation française en Birmanie. Comme l’indique l’AFP, MSF assure être le principal fournisseur d'antirétroviraux dans le pays avec plus de 23 000 personnes soignées par l’association. Cette situation, explique Peter Paul de Groote, place l’association au quotidien face à un choix inacceptable : "Vous devez dire à quelqu'un qu'il n'est pas assez malade, et s'il vous plaît, revenez plus tard, peut-être que vous serez assez malade et que nous pourrons vous donner le traitement". Les associations espéraient que de nouveaux financements de la part du Fonds mondial contre le sida auraient permis d'augmenter de plus de 46 000 le nombre de personnes qui seraient suivies et traitées… les difficultés financières du Fonds mondial écartent cette perspective. De son côté, MSF ne pourra, pour cette raison, augmenter en 2012 le nombre de bénéficiaires que de 6 000 personnes nouvelles. Si plus d'argent arrivait dans le pays, combiné à un meilleur accès, nous pourrions combler l'écart, a insisté le responsable de MSF, accusant la communauté internationale d'avoir tourné le dos aux malades. Le responsable humanitaire a d'autre part salué les promesses du nouveau gouvernement birman, qui multiplie les réformes depuis un an, d'augmenter la part du budget allouée au secteur de la santé. Mais cela va prendre du temps au ministère de la Santé pour renforcer ses capacités, et ni le sida, ni la tuberculose pharmaco-résistante ne constituent les priorités d'un secteur en ruines, après un demi-siècle de dictature militaire, rappelle l’AFP.