Blanquer interdit l'écriture inclusive

18 Mai 2021
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Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a officiellement proscrit l'utilisation de l'écriture inclusive via une circulaire, expliquant que sa « complexité » et son « instabilité » constituent des « obstacles à l'acquisition de la langue comme de la lecture », explique l’AFP. Cette circulaire publiée au Journal officiel, pour une application dans les écoles et les rangs du ministère, rappelle qu'il « convient de proscrire le recours à l'écriture dite inclusive qui utilise notamment le point médian pour faire apparaître simultanément les formes féminines et masculines d'un mot employé au masculin lorsque celui-ci est utilisé dans un sens générique ». Selon cette circulaire, « l'écriture inclusive modifie le respect des règles d'accord usuelles attendues dans le cadre des programmes d'enseignement ». Dans le Journal du dimanche (2 mai), Jean-Michel Blanquer avançait que « mettre des points au milieu des mots est un barrage à la transmission de notre langue pour tous, par exemple pour les élèves dyslexiques ». La circulaire précise toutefois qu'il convient d'appliquer la féminisation des fonctions quand elles sont occupées par des femmes : « L'intitulé des fonctions tenues par une femme doit être systématiquement féminisé suivant les règles énoncées par le guide d'aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions élaboré par le Centre national de la recherche scientifique et l'Institut national de la langue française », souligne-t-elle. Dans un communiqué, le syndicat Sud éducation a dit « exiger du ministre qu'il cesse d'essayer d'imposer son passéisme à la communauté éducative », en appelant « les personnels à ne pas tenir compte de ces instructions d'un autre temps et à exercer comme ils le souhaitent en fonction des situations professionnelles le plein usage de leur liberté pédagogique ». Le 6 mai, un débat s’est déroulé au Sénat à propos de l'écriture inclusive. Il avait un titre, pas du tout orienté : « Écriture inclusive : langue d'exclusion ou exclusion par la langue". Il a abouti à un dialogue de sourds-es où opposants-es et partisans-es ont récité leurs arguments. À l'Assemblée, une proposition de loi interdisant l'usage de l'écriture inclusive aux personnes en charge d'une mission de service public a été déposée par le député François Jolivet (LREM).