Budget de la Sécu : économies, hausses et critiques

1 Octobre 2017
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Le déficit de la Sécurité sociale s'améliore de près de trois milliards en un an, indique l’AFP. Pour 2018, le gouvernement a prévu, dans le domaine de la santé des économies pour plus de quatre milliards d’euros. Le gouvernement a présenté le 28 septembre son projet de budget 2018 pour la sécurité sociale (PLFSS 2018). Ce PLFSS prévoit (on le savait déjà) la hausse du forfait de séjour à l'hôpital (de 18 à 20 euros), une mesure vivement critiquée, notamment par France Assos Santé. Il comporte aussi une revalorisation des minima sociaux, jugée insuffisante par bien des acteurs. Le déficit de la Sécurité sociale devrait se résorber en 2017, à moins 4,4 milliards d'euros. Ce montant est proche de l'objectif fixé par le précédent gouvernement, selon une synthèse de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS), rappelle l’AFP. Le régime général est proche de l'équilibre avec 800 millions d'euros de déficit. Ce régime est constitué de quatre branches : vieillesse, famille, accidents du travail et maladie. Les trois premières sont en excédent en raison d'une croissance de la masse salariale plus forte que prévu dans l'ensemble du pays, ce qui génère des recettes supplémentaires par rapport aux prévisions. La branche accident du travail affiche un excédent de 800 millions, la branche vieillesse de 1,5 milliard et la branche famille de 500 millions. On atteint alors un excédent de 2,8 milliards d'euros avec ces trois branches. Cet excédent de 2,8 milliards est contrebalancé par le déficit de la branche maladie. Mais ce déficit est en réduction de 1,2 milliard par rapport à 2016. S'y ajoute le déficit du Fonds de solidarité vieillesse, qui verse les cotisations retraites des chômeurs et le minimum vieillesse. Il est de 3,6 milliards, soit un déficit total cumulé de 4,4 milliards d'euros. Les ministres de la Santé, Agnès Buzyn, et de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, présentent un projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2018 qui vise donc à économiser 4,2 milliards dans la santé. Il prévoit ainsi de contenir la hausse naturelle des dépenses de santé (liée notamment au vieillissement de la population, aux coûts des innovations thérapeutiques et à l'augmentation des maladies chroniques) à 2,3 % pour les trois prochaines années, c’est l’Ondam (objectif national de dépenses d’assurance maladie. L'Assurance maladie a déjà prévu d'épargner près de deux milliards d'euros grâce notamment au développement de l'ambulatoire (moins d'hospitalisations, plus de soins en ville), à des économies sur les transports sanitaires ou à la lutte contre les "fraudes et abus". Les actions sur les prix des médicaments, à travers la promotion des médicaments génériques et biosimilaires ainsi que des négociations avec les industriels, doivent permettre d'économiser un milliard d'euros, selon la ministre de la Santé. Avec presque la moitié de son budget lié à des dépenses sociales, rappelle l’AFP, le ministère de la Santé et des Solidarités, dont l'enveloppe a été augmentée de 11 %, devra aussi financer les revalorisations progressives des minima sociaux ciblées vers les familles les plus précarisées (prime d'activité pour les travailleurs à revenus modestes, aide à la garde d'enfants, allocation adulte handicapé ou encore allocation de solidarité aux personnes  âgées). De plus, des efforts seront demandés aux administrations de la Sécurité sociale, qui devront diminuer de 15 % leurs frais de fonctionnement sur quatre ans.