Cancers du foie : craintes pour l’avenir

26 Octobre 2022
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Le nombre de personnes qui vont développer ou mourir d’un cancer du foie dans le monde augmentera de plus de 55 % d’ici 2040 à moins qu’on en fasse plus pour lutter contre cette maladie souvent évitable, ont estimé (6 octobre) des chercheurs-ses du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une branche de l’Organisation mondiale de la santé basée à Lyon. Quelque 905 700 personnes ont reçu un diagnostic de cancer du foie et 830 200 sont décédées de cette maladie dans le monde en 2020, selon une nouvelle analyse du CIRC. Au rythme actuel, 1,4 million de personnes seront diagnostiquées et 1,3 million mourront d’un cancer du foie d’ici 2040, selon cette analyse, citée par l’AFP. Cela représenterait une augmentation de quelque 500 000, tant pour le nombre de cas que pour le nombre de décès par an. Mais cela pourrait être évité avec une « diminution substantielle des taux de cancer du foie grâce à la prévention primaire », a expliqué l’épidémiologiste du CIRC Harriet Rumgay, autrice principale de l’étude publiée dans le Journal of Hepatology. Cette recherche a également révélé que le cancer du foie est l’une des trois principales causes de décès par cancer dans 46 pays — la maladie figure parmi les cinq premières causes de décès dans près de 100 pays. Les nombres de cas et de décès sont les plus élevés en Asie de l’Est et du Sud-Est ainsi qu’en Afrique du Nord.  Le cancer « du foie est largement évitable si des efforts de contrôle sont faits — les principaux facteurs de risque étant le VHB chronique, le VHC chronique, la consommation excessive d’alcool, l’excès de poids et les conditions métaboliques, y compris le diabète de type 2 », a souligné dans un communiqué la co-autrice de l’étude, Isabelle Soerjomataram. Avec cette annonce, les chercheurs-es entendent montrer l’urgence et illustrer la priorité qu’il y a à renforcer les progrès pour lutter contre les hépatites B et C ; progrès qui ont été freinés par la pandémie de Covid-19. Pour elles-eux, il faut davantage vacciner (contre le VHB), tester et proposer un traitement. Harriet Rumgay a également plaidé pour « des mesures visant à réduire la consommation d’alcool de la population et freiner l’augmentation de la prévalence du diabète et de l’obésité ».