Cancers en France : les chiffres

24 Février 2019
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L’Institut national du cancer (InCA) vient de publier l’essentiel des faits et chiffres des cancers en France (édition 2019). Cette brochure, tous publics, entend mettre en lumière les données clés récentes sur les cancers et la cancérologie. L’ouvrage comprend une première partie consacrée aux données essentielles et faits marquants, la seconde effectue un focus sur deux des priorités émergentes : les cancers de mauvais pronostic pour lesquels on observe peu de progrès et la connaissance du poids des facteurs de risque de cancer pour guider les actions de prévention. En 2018, en France métropolitaine, on estime à 382 000 le nombre de nouveaux cas de cancers. Entre 2010 et 2018, le taux d’incidence du cancer tend à se stabiliser chez les femmes ; il est en baisse chez les hommes. En 2018, en France métropolitaine, on estime à 157 400 le nombre de décès par cancer. Toutefois, la baisse du taux de mortalité amorcée depuis 1980 se poursuit quel que soit le sexe, indique l’InCA. Le cancer du sein reste le plus meurtrier pour les femmes avec 67 800 décès, tandis que le cancer du poumon arrive en tête chez les hommes avec 89 600 décès. Cancers du sein : une participation au dépistage organisé en légère baisse ; cancers colorectaux : une participation très insuffisante ; cancers du col de l’utérus : un dépistage qui vient d’être généralisé. Un impact fort de la maladie sur la situation personnelle cinq ans après le diagnostic : 63,5 % des personnes souffrent de séquelles dues au cancer ou à ses traitements. Sur les 180 millions d’euros alloués à la recherche en 2017, plus de 115 millions proviennent de différentes institutions (dont l'InCA). La survie d’une majorité de cancers (sein, prostate, côlon, rectum, mélanome cutané…) s’est améliorée. En 2017, 3,8 millions de personnes ayant eu un diagnostic de cancer au cours de leur vie sont toujours vivantes. Des taux de mortalité constants ou faiblement ralentis pour les cancers de mauvais pronostic : pour les cancers du poumon, la survie nette à cinq ans standardisée s’est légèrement améliorée chez l’homme et est restée stable chez la femme. La survie à dix ans reste à un niveau très bas, notamment chez l’homme pour qui elle ne dépasse pas 10 % ; pour les cancers des lèvres, de la bouche et du pharynx, la survie nette à cinq ans des personnes atteintes de cancer de la lèvre reste élevée (88 %), celle des cancers de la tête et du cou s’est améliorée, mais ne dépasse pas 40 % pour les cas diagnostiqués en 2005-2010 ; pour les cancers du pancréas, l’incidence est en augmentation, sans que l’on en connaisse précisément les raisons ; pour les cancers de l’ovaire, le pronostic pourrait être meilleur avec une amélioration des traitements et du parcours de soins. La survie nette standardisée à cinq ans reste inférieure à 50 % ; pour les cancers du système nerveux central (SNC), la survie nette à cinq ans ne s’est pas améliorée depuis la fin des années 1980 : proche de 22 % à cinq ans et à peine 16 % à dix ans. Depuis 30 ans, le nombre de nouveaux cas de cancers a doublé, malgré les progrès de la détection précoce et des traitements. Les cancers demeurent les principales causes de mortalité en France. Selon les résultats de cette étude, en 2015, en France, 142 000 nouveaux cas de cancers seraient attribuables à des facteurs de risque modifiables. Soit 41% de tous les nouveaux cas de cancers. Le tabac arrive en tête des facteurs de risque avec 68 000 nouveaux cas (soit 19,8 %). Il est suivi par l’alcool, l’alimentation, le surpoids. On observe un différentiel entre les hommes et les femmes dans le nombre de cancers attribuables à des facteurs de risque modifiables. Chez les hommes, on les estime à 84 000 nouveaux cas de cancers, contre près de 58 000 chez les femmes. Chez les hommes, le tabac (29 %), l’alcool (8,5 %), l’alimentation et les expositions professionnelles apparaissent comme les causes majeures. En revanche, chez les femmes, après le tabac (9,3 %) et l’alcool (7,5 %), c’est le surpoids/obésité qui arrive en 3e position des principaux responsables. Les cancers du col de l’utérus et le sarcome de Kaposi, 100 % attribuables aux facteurs de risque modifiables. Les cancers du col de l’utérus sont tous provoqués par une exposition au papillomavirus humain tandis que le sarcome de Kaposi est obligatoirement lié à l’herpès virus. En 2015, plus des deux tiers des Français pensaient en 2015 que « la pollution provoque plus de cancers que l’alcool », alors que l’alcool est la seconde cause de cancer. La pollution de l’air extérieur est responsable de moins de 1% des nouveaux cas de cancers dus à des facteurs de risque modifiables. Un Français sur trois pense qu’on ne peut rien faire pour éviter les cancers. Ne pas fumer ou arrêter de fumer constituent la meilleure stratégie pour réduire son risque de cancer. On estime que la lutte antitabac, marquée par une intensification des mesures réglementaires et de prévention, a contribué à faire baisser le nombre de fumeurs quotidiens de près d’un million entre 2016 et 2017. Les efforts engagés doivent donc se poursuivre, en particulier auprès des populations les plus défavorisées. Pour la consommation d’alcool chez les plus de quinze ans, la France se situe juste derrière la Lituanie et la République Tchèque. Le surpoids et l’obésité constitue un troisième axe d’action essentiel. Un Français adulte sur deux est en surpoids (dont 17 % en situation d’obésité). Il s’agit pour la plupart des personnes les plus défavorisées. Dans les familles où les parents (ou tuteurs) sont les moins diplômés, un enfant sur quatre est en surcharge pondérale. Comparativement, un enfant sur dix est dans ce cas dans les ménages les plus diplômés.