Cannabis et VIH : l’étude

17 Mai 2023
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L’usage de cannabis est commun parmi les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) y compris en France. Des effets bénéfiques du cannabis ont été rapportés de longue date sur la gestion de l’infection à VIH, ses symptômes et ceux des traitements associés, notamment sur les vomissements, nausées, douleurs, l’appétit, la perte de poids, la baisse de l’humeur ou la mauvaise qualité du sommeil. À ces effets, viennent s’en ajouter d’autres, de mieux en mieux documentés, sur l’inflammation, la barrière hémato-encéphalique ou les troubles métaboliques. Ces bénéfices potentiels ne doivent cependant pas occulter les méfaits liés à l’usage de cannabis. Selon l’âge, les prédispositions des usagers-ères et l’intensité d’usage, le cannabis peut être associé à un développement altéré du cerveau, des problèmes d’altération de la qualité de vie et d’aboutissement socio-éducationnels, des troubles cognitifs, des bronchites chroniques, des risques d’accidents de la route, l’émergence de schizophrénie, des psychoses, des altérations du système nerveux central et des événements cardio et cérébrovasculaires. Le trouble lié à l’usage de cannabis (TLUC) (cannabis use disorder), susceptible d’émerger suite à un usage répété, se caractérise, quant à lui, par un manque de contrôle de l’usage, des difficultés sociales, des comportements à risque ou encore une adaptation physiologique. Le TLUC concernerait jusqu’à 50 % des usagers-ères vivant avec le VIH et pourrait être deux fois plus courant dans cette population que chez les personnes séronégatives. Dans le même temps, l’usage de cannabis est susceptible de réduire les chances d’arrêt de l’usage de tabac. Logiquement, les PVVIH rapportent fréquemment des motivations thérapeutiques à l’usage de cannabis. Chez les PVVIH, comme en population générale, il a été montré que la frontière entre usage récréatif et médicinal du cannabis est poreuse. Cependant, à ce jour où les propriétés thérapeutiques du cannabis sont mieux connues, mais où son usage demeure interdit en France, il n’existe pas de données documentant les motivations des PVVIH à en faire usage. Plus largement, la perception des risques liés au cannabis au regard des bénéfices potentiels n’est pas non plus documentée chez les PVVIH. Le poids d’une éventuelle dépendance au cannabis dans ces arbitrages n’est pas connu non plus. L’étude CUP-Quali, menée par Tangui Barré, ingénieur de recherche au Sesstim (pour Sciences économiques et sociales de la santé & traitement de l'information médicale), vise à explorer la place et les rôles du cannabis chez les usagers-ères de cannabis vivant avec le VIH. Pour ce faire, une enquêtrice en sciences sociales, va mener une trentaine d’entretiens individuels afin de recueillir le vécu des personnes. La participation est purement volontaire et la confidentialité des discussions est garantie. Si vous êtes une personne vivant avec le VIH et usagère de cannabis, vous pouvez participer à ce projet de recherche. Premier contact par mail (cupquali.u1252 "@" inserm.fr) puis rendez-vous téléphonique ou en visio.