Cannabis : la FFA répond à l’Académie de médecine

1 Mai 2012
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En mars dernier, l’Académie nationale de médecine publiait un texte intitulé "Dépénaliser le cannabis aurait de graves conséquences sur la santé". Ce texte a suscité une réaction de la part de la Fédération française d’addictologie (FFA) (14 avril). "Dès le début, il affirme que des pressions s’exercent pour dépénaliser l’usage du cannabis sans que l’on sache à qui il est fait référence. Il est encore dit que ces pressions occultent délibérément les multiples et parfois très graves méfaits psychiques mais aussi physiques du cannabis (…) La suite de l’article traite ensuite exclusivement de la confirmation par deux publications de qualité du risque de complications cardio-vasculaires liées à la consommation de cannabis, complications que personne dans la communauté addictologique ne songe à nier", explique la FFA. Mais ce qui chagrine la Fédération n’est pas là. "Les rapports entre dépénalisation et augmentation de la consommation de cannabis ne sont pas discutés [dans ce texte], contrairement à ce que le titre laisse entendre. On croit comprendre que pour les auteurs le lien entre dépénalisation et augmentation de consommation (et donc de complications) va de soi sans que ce lien, seulement suggéré, ne soit étayé par des données scientifiques solides qui donneraient une force toute autre à cette pétition de principe", dénonce la FFA. L’organisme rappelle que "la législation française actuelle n’a pas empêché l’augmentation très importante de la consommation de cannabis depuis une vingtaine d’années (…) qu’il reste très difficile de débattre sereinement, à partir de données objectives, de ce sujet (…) que l’opposition reste frontale entre politique répressive et santé publique". La Fédération Française d’Addictologie rappelle "sa position en faveur de la suppression de l’incrimination de l’usage privé de stupéfiants et de la mise en place d’une politique globale et cohérente vis-à-vis de l’ensemble des substances psycho-actives basée d’abord sur la prévention et la réduction des risques et des dommages".