Cannabis : la légalisation encore une fois en débat

24 Janvier 2017
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A chaque élection, ses propositions sur la légalisation ou la dépénalisation du cannabis. L’élection présidentielle et les législatives qui suivent suscitent donc les vocations des candidates et candidats et les initiatives politiques. Le 10 janvier dernier, "Le Monde" publie un article sur ce que proposent les candidats de la primaire de la gauche en matière de cannabis. Benoît Hamon est favorable à une légalisation. François de Rugy est favorable à une légalisation expérimentale sur cinq ans. Jean-Luc Benhamias envisage, lui, une vente du cannabis en pharmacie. Même idée chez la candidate Sylvia Pinel. L’ancien ministre de l’éducation nationale Vincent Peillon reste plus flou sur ses intentions, note "Le Monde". Il veut bien ouvrir le débat et considère que la légalisation permettrait un contrôle. De leur côté, Arnaud Montebourg et Manuel Valls sont clairement opposés à tout changement de la loi, même à une dépénalisation. Le 8 janvier, "Le Journal du Dimanche" a publié une tribune dans laquelle 150 personnalités marseillaises demandent la "légalisation contrôlée". "Depuis près d'un demi-siècle, la loi qui s'applique à la consommation du cannabis est prohibitionniste, répressive et punitive. Pourtant la dangerosité du cannabis est sans commune mesure avec celle du tabac (60 000 morts par an) et de l'alcool (40 000 morts par an), qui sont des drogues licites", pointent les signataires, dont Patrick Mennucci, député socialiste, Béatrice Stambul, psychiatre et résidente d'honneur de l'Association Française de Réduction des Risques, Jean-Luc Bennahmias, des médecins comme Guillaume Bayet, Dominique Blanc, Marc Bourlière, etc. des militants associatifs comme Michel Bourelly ou Aurélien Beaucamp, le président de AIDES. Pour ces 150 personnalités, la "prohibition du cannabis est un échec". "La répression a un coût important (santé, police, justice, prison) qui ne va pas aux investissements nécessaires et productifs (santé, logement, école, travaux publics, sécurité). Elle est dommageable pour la santé, car la clandestinité des pratiques éloigne les consommateurs de la prévention, de la réduction des risques et des soins", précisent les signataires qui lancent ainsi "de Marseille cet appel à la France, pour que le débat sur la légalisation du cannabis soit ouvert". Evidemment, à droite, chez les Républicains, on sonne la charge. Les députés Valérie Boyer et Philippe Goujon demandent — dans un communiqué, le 9 janvier —, au ministre de l’Intérieur de désavouer l’appel de la gauche marseillaise en faveur d’une légalisation du cannabis (ce que ce dernier a fait). Et la droite de rappeler ses basiques : "La politique de lutte contre la toxicomanie ne peut reposer que sur l’interdit, associé au sevrage et à la réduction des risques (…) Le seul but à poursuivre pour l’Etat n’est pas de moins sanctionner la consommation de drogue mais d’empêcher les jeunes d’y entrer et de les aider à en sortir".