Cannabis récréatif : une légalisation plébiscitée

10 Mars 2021
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Une large majorité des quelque 250 000 personnes qui ont participé à une consultation citoyenne sur le cannabis dit « récréatif » plébiscitent la légalisation de cette drogue dont l'usage est interdit en France, ont indiqué (1er mars) des sources parlementaires, citées par l’AFP. Quelque 80,8 % des répondants-es se disent d'accord avec une autorisation de la consommation et de la production dans un cadre régi par la loi, selon les résultats de cette consultation, lancée mi-janvier, par une mission d'information parlementaire. Pas de 13,8 % se déclarent favorables à une dépénalisation. À l'inverse, 4,6 % sont pour un renforcement des sanctions et seulement 0,8 % pour le maintien du cadre légal en vigueur. « On sait désormais que la légalisation du cannabis n'est plus un tabou en France et que nos concitoyens font le constat de l'inefficacité de la législation actuelle en la matière », a estimé, dans un communiqué, la rapporteure du volet « récréatif » de la mission parlementaire, la députée LREM Caroline Janvier.  Cette consultation en ligne s'est achevée dimanche avec un total de 253 194 contributions. À titre de comparaison, la consultation sur le changement d'heure hiver/été avait atteint plus de deux millions de participations début 2019, un record pour une consultation parlementaire. « Il faudra lancer une vraie consultation populaire et pourquoi pas un référendum », a estimé dimanche 28 février sur Franceinfo Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse et rapporteur général de la mission d'information. « Aujourd'hui, on fait face à une interdiction, mais à une consommation record, donc la situation n'est pas tenable », a ajouté l'élu qui se dit favorable à une légalisation du cannabis. Un peu plus de 30 % des répondants-es à cette consultation citoyenne ont déclaré ne jamais avoir consommé de cannabis ; 38,3 % affirment en consommer occasionnellement, 17 % régulièrement et 13,9 % disent avoir une consommation quotidienne de ce produit stupéfiant.  Ils sont 62 % à imaginer une commercialisation du cannabis dans des boutiques spécialisées, 24,2 % en vente régulée sur le modèle de l'alcool, 8,6 % dans les bureaux de tabac et 3,8 % en vente libre. En cas de légalisation ou de dépénalisation, les répondants-es sont dans leur très grande majorité favorables (86 %) à ce que l'État permette aux particuliers-ères de cultiver eux ou elles-mêmes des plants de cannabis dans des limites fixées par la loi. Le cannabis « récréatif » est l'un des volets sur lesquels la mission parlementaire s'est penchée, après le cannabis thérapeutique et le cannabis dit « bien-être » (cannabidiol, ou CBD).  Autorisée en 2019 par l'Assemblée nationale mais repoussée par la crise sanitaire du Covid-19, l'expérimentation du cannabis thérapeutique (à l'exception de celui à fumer) pour au moins 3 000 personnes souffrant de maladies graves doit commencer au plus tard le 31 mars.