Cannabis : une campagne de SPF

Deuxième chance. « Quatre mois après la très décriée campagne gouvernementale « Derrière la fumée », Santé publique France a lancé le 24 novembre une campagne sur la prévention des dommages associés aux usages de cannabis », note un communiqué de la Fédération Addiction. L’objectif de cette nouvelle campagne est de diminuer la part des usagers-ères « ayant une consommation problématique en s’appuyant sur des données crédibles, sans stigmatiser ». Cette campagne intervient alors que les chiffres dévoilés ce 2 décembre par l’OFDT montrent que la consommation de cannabis est élevée en France et ne baisse pas chez les adultes. Dans son communiqué, la Fédération Addiction souligne que les professionnels de l’addictologie savent que « sensibiliser sur les dangers des produits psychoactifs suppose de partir de la réalité des usages et du vécu des consommateurs ». Cette nouvelle campagne est bien accueillie parce qu’elle a été réalisée en concertation (…), qu’elle est « basée sur des témoignages de consommateurs — inspirés d’histoire réelles et illustrées de manière non culpabilisante — et des paroles d’experts ». Est aussi souligné le fait que cette campagne « met en avant divers questionnements autour de la consommation, autour de la réalité des usages et du vécu des consommateurs de cannabis dans le but d’en réduire les usages problématiques ». La Fédération Addiction note aussi que les supports de cette campagne ont été testés en amont de leur lancement. La campagne s’adresse aussi bien au grand public qu’aux professionnels-les de santé afin de les informer et les aider à accompagner les personnes usagères de cannabis qui en font la demande. Cette nouvelle campagne s’inscrit dans un contexte de consommation fort dans notre pays. En effet, si la consommation de cannabis est en légère baisse chez les moins de 25 ans depuis plusieurs années, en lien avec la baisse de la consommation de tabac chez les jeunes, elle reste stable à un niveau élevé chez les adultes. « Les Français restent ainsi, avec les Italiens et les Espagnols, les Européens qui consomment le plus ce produit, et ce malgré son interdiction et les politiques répressives », rappelle la Fédération Addiction. Cette dernière porte la demande d’une « refonte des politiques drogues, avec une évolution du cadre législatif afin de sortir d’un système de pénalisation des personnes, d’aller vers une régulation de l’accès au produit tout en continuant les efforts d’appui de la prévention à l’intervention précoce, la réduction des risques et le soin quand nécessaire ».