Carence : le gouvernement navigue à vue

4 Décembre 2011
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On ajoute, on retire… ça commence à être un peu compliqué cette affaire de 4ème jour de carence en cas d’arrêt maladie. La mesure a été adoptée par la majorité, mais elle a suscité la bronca auprès des députés UMP dans leurs circonscriptions. Du coup, treize députés UMP de la Droite populaire ont écrit le 21 novembre au ministre de la Santé Xavier Bertrand pour signifier leur désaccord sur cette mesure et demander son retrait. Ils jugeaient "inacceptable qu'un quatrième jour sans indemnités journalières pèse sur les salariés du secteur privé sans qu'aucune concertation n'ait eu lieu au préalable". La fièvre monte encore et voilà que le Premier ministre François Fillon annonce, mardi 22 novembre, devant le groupe UMP à l'Assemblée nationale, que le gouvernement renonce à l'instauration d'un quatrième jour de carence pour les salariés du privé en cas d'arrêt maladie. Evidemment, comme le gouvernement escomptait 220 millions d’euros de rentrée de ce quatrième jour de carence pour les salariés du privé, il faut désormais trouver des recettes équivalentes. C’est Pierre Méhaignerie, président UMP de la commission des affaires sociales, qui a été chargé de trouver une autre solution miracle. Il doit le faire dans les trois semaines qui viennent. Celle-ci pourrait passer pour une baisse des indemnités journalières… Détail amusant, cette piste de la baisse du montant des IJ avait déjà été lancée et elle avait provoqué un tollé, d’où l’idée du gouvernement d’instaurer le 4ème jour de carence. Retour donc à la case départ.

 

Commentaires

Portrait de frabro

Il me semble que la décision a été prise depuis pour les salariés du privé gagnant plus de 2 500 € par mois de calculer les IJ sur 60% du brut au lieu de 50 % du net, ce qui permet en principe de faire les recette attendues sans pénaliser les plus démunis. Sauf que beaucoup d'employeurs ont mis en place un contrat prévoyance pour payer les IJ à hauteur de 100 % dès le premier jour (certaines conventions collectives l'exigent d'ailleurs). Il s'agît donc d'un transfert de charge déguisé de l'Etat vers les entreprises, les compagnies d'assurances et les mutuelles. Résultat inévitable : frein sur la croissance et la compétitivité et hausse probable des cotisations sur les dits contrats. Cela s'appelle un emplâtre sur une jambe de bois. Le Gouvernement préfère une fois de plus la mesurette emblématique et médiatique à la réforme de fond nécessaire, comme faire participer à l'effort de solidarité d'autres revenus que ceux du travail. Normal, me direz-vous, c'est un gouvernement de droite !