Carrières précaires et risques psychosociaux

25 Janvier 2018
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Un quart des salariés (26,6 %) ont des carrières précaires et ils sont plus "exposés aux risques psychosociaux" que ceux bénéficiant de "carrières stables", selon une étude de la Dares (Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques, ministère du Travail) publiée le 17 janvier. "À métier identique, les hommes et les femmes aux carrières précaires déclarent être davantage exposés aux risques psychosociaux que ceux aux carrières stables", à cause notamment de "tensions" avec leur entourage professionnel, indique le service statistique du ministère du Travail, cité par l’AFP. Avec "des périodes de chômage et d'inactivité de longue durée", des parcours "descendants" et "des changements d'emploi assez fréquents", ces carrières précaires concernent davantage les femmes (68 % des salarié-e-s précaires) que les hommes (32 %) et "plus souvent des personnes peu diplômées et ayant une santé altérée". A l'inverse, 35,4 % des salarié-e-s connaissent des parcours stables, changeant peu ou pas d'emploi, sans aléas de carrière. On y compte 55 % d'hommes et 45 % de femmes. Ils sont parmi les plus diplômés : 40 % ont au moins un niveau bac +2, contre seulement 26 % des salarié-e-s précaires et 35 % de l'ensemble de la population. Les salarié-e-s aux carrières précaires souffrent davantage que les autres d'"un manque de reconnaissance" au travail, qu'il s'agisse de "gratifications symboliques" (marques de respect et d'estime) ou de leur rémunération. Ils sont également plus souvent "victimes de déclassement professionnel" en exerçant une profession ne correspondant pas bien "à leur formation", détaille l’AFP. Les femmes aux carrières précaires déplorent "une insécurité socio-économique" et ont plus souvent que les autres salariées le "sentiment d'être exploitées". Elles se plaignent aussi davantage "d'avoir reçu des propositions à caractère sexuel, d'avoir été victimes d'une agression verbale de la part de l'entourage professionnel, de s'être entendu dire des choses obscènes ou dégradantes ou encore d'avoir subi un sabotage au travail".