Casser l’épidémie de VIH chez les gays : les quatre mesures phares

7 Mai 2015
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Trouver les meilleures solutions pour enrayer les contaminations parmi les gays est un enjeu majeur de la lutte contre le sida. Et les enquêtes ayant étudié les 24 différents leviers de prévention ne manquent pas. Trouver les bonnes mesures dans les mesures, c’est l’objectif d’une équipe européenne, qui a publié dans "Eurosurveillance", une analyse de données des 3 865 études existantes. Et des 24 mesures, en ressortent 4. Sans surprise, l’usage du préservatif comme prévention efficace est en pole position. Mais les trois autres sont plus étonnantes : l’entraide sociale de la communauté homosexuelle, des groupes de pairs homosexuels ainsi qu’une couverture universelle du traitement antirétroviral. Elles ont été classées comme les plus efficaces (grade 1) sur l’échelle Haste de mesure de preuve (Highest Attainable Standard of Evidence. 5 niveau, de 1 à 3, passant par 2a, 2b, 2c). Au total, quinze mesures sont recommandables, de manière forte (1), probable (2a) ou possible (2b) selon Haste. Un résultat jugé "encourageant" par l’équipe de recherche. Même si elles ne sont pas parmi les premières, d’autres mesures bien connues de prévention du VIH sont classées. Le traitement post-exposition, d’après les résultats des études qui lui sont consacrés, est à recommander de manière probable (2a). La PrEP elle, avec un grade à 2b, à recommander de manière possible. Cette moins bonne note est due, selon les auteurs de l’analyse, aux incertitudes persistantes sur l’observance, les effets indésirables et les éventuelles résistances. Concernant les pratiques, la circoncision n’est pas déterminante en terme de protection (2c) et d’autres stratégies, comme la non-ingestion du sperme après une fellation n’a pas apporté la preuve de son efficacité, en tant que telle. Le risque de contamination par voie orale est, en effet, très faible. Quant à la sodomie, l’étude conclue à la recommandation de préservatif et de gel, ainsi que des dépistages réguliers. Mais plus que tout, les auteurs insistent sur la nécessaire complémentarité des outils étudiés, dans un groupe particulièrement exposé au virus. En France, la prévalence du VIH chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes est estimée entre 15 % et 20 %.
"Eurosurveillance, volume 20, issue 15", publié le 16 avril 2015 (en anglais).