Cayeux : une pétition de personnalités

24 Juillet 2022
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Ça ne passe pas ! Une centaine de personnalités de tous horizons, y compris de la majorité présidentielle, ont dénoncé les « propos homophobes » de la ministre Caroline Cayeux qui « meurtrissent personnellement » beaucoup de signataires de cette tribune parue dans le Journal du Dimanche (17 juillet). « Comment accepter les propos tenus par la ministre chargée des Collectivités territoriales à la veille de la fête nationale », s’interrogent notamment les signataires, parmi lesquels-les figurent, dans le champ politique, l’ancien Premier ministre Manuel Valls, les députés de la majorité Joël Giraud, David Valence, Raphaël Gérard, Quentin Bataillon, ou encore les maires de Paris Centre Ariel Weil (PS), du 5e arrondissement Florence Berthout (DVD), du 6e arrondissement Jean-Pierre Lecoq (LR) et du 9e arrondissement Delphine Bürkli (Horizons), ainsi que la première adjointe au maire de Marseille Michèle Rubirola (EELV) ou Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la maire de Paris. Ont également paraphé le texte, intitulé « À tous ces gens-là », Camille Spire, la présidente de AIDES, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, le secrétaire général de l’UNSA Laurent Escure, l’entrepreneur (et ancien patron de Radio France) Mathieu Gallet, l’animateur Alex Goude, la docteure en sciences Aurélie Jean ou encore le psychiatre Serge Hefez. Caroline Cayeux, ministre des Collectivités territoriales, avait suscité la polémique, il y a quelques jours, en répondant à Public Sénat, qui l’interrogeait sur d’anciennes déclarations datant de 2013 « sur le mariage pour tous et l’adoption pour les couples de même sexe, qualifiées de réforme de caprice et de dessein qui va contre la nature ». La ministre avait d’abord dit : « Je maintiens évidemment mes propos. Mais j’ai toujours dit que la loi, si elle était votée, je l’appliquerais ». Et d’ajouter : « Je dois vous dire quand même j’ai beaucoup d’amis parmi ces gens-là. Franchement, c’est un mauvais procès qu’on me fait et ça m’a beaucoup contrariée ». Face au tollé, la ministre avait rétropédalé dans une interview « contre-feu » dans Le Parisien, en rappelant que les propos, qu’elle juge désormais « stupides et maladroits », « remontent à dix ans ». « Et si je ne peux nier les avoir tenus, évidemment que je ne les utiliserais plus et les regrette », avait-elle ajouté, en présentant ses « excuses les plus sincères ». Le problème, c’est qu’en dépit de ses excuses, pourtant réitérées, cela ne semble pas suffire. « La question n’est pas de savoir si cette nouvelle ministre a, dans son entourage, des amis parmi « ces gens-là », comme un masque sur ses préjugés », écrivent les signataires de la tribune.  « Elle a choisi délibérément de maintenir des propos homophobes : c’est certainement répréhensible. Et seul un juge devrait en décider », ajoutent-ils-elles. De fait, plusieurs associations ont annoncé mercredi 13 juillet avoir déposé plainte à Paris. « En revanche, la question est de savoir si le gouvernement, dans son devoir de solidarité, valide la position d’un de ses membres, et si la majorité souscrit à son attitude », soulignent les participants-es, même si certains-es ministres, comme Clément Beaune ou Marlène Schiappa, ont pris publiquement leurs distances avec les mots de Caroline Cayeux. « Il s’agit de défendre non pas telle ou telle communauté, mais bien le respect du principe d’égalité et de légalité par un membre du gouvernement », insistent les signataires, qui n’appellent pas formellement à la démission de la ministre Cayeux. « Ses propos meurtrissent personnellement beaucoup d’entre nous, mais surtout ils mettent à mal nos efforts quotidiens pour faire respecter les principes républicains dans nos territoires », taclent les signataires, estimant que les « regrets » de Caroline Cayeux n’ont pas la « force de la sincérité ». Décidément, cela ne passe pas !