Cerveau et Covid-19

21 Septembre 2020
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Prudence. Les maux de tête, la confusion et les délires expérimentés par certains malades de la Covid-19 pourraient être le résultat de la pénétration du Sars-CoV-2, le virus qui provoque la Covid-19, dans le cerveau, selon une étude dont les résultats ont été publiés le 9 septembre, mais qui n’a pas encore été évaluée par d’autres experts-es. Les recherches sont encore préliminaires mais apportent d’ores et déjà des premières pistes. Selon l'étude, dirigée par la professeure Akiko Iwasaki, immunologue de l'université de Yale (États-Unis), le virus est capable de se dupliquer à l'intérieur du cerveau, et sa présence prive d'oxygène les cellules du cerveau avoisinantes, explique l’AFP. La fréquence de cette situation n'est pas encore claire. S. Andrew Josephson, chef du département de neurologie à l'Université de Californie à San Francisco, a salué les objectifs de l'étude, disant que « comprendre s'il y a ou non une implication virale directe dans le cerveau est extrêmement important ». Il a toutefois ajouté qu'il resterait « prudent » quant aux conclusions jusqu'à ce que les recherches fassent l'objet d'une évaluation par d’autres experts-es. Les chercheurs-ses considèrent que le Sars-CoV-2 serait capable de pénétrer la barrière hémato-encéphalique, une structure qui entoure les vaisseaux sanguins du cerveau et essaie de bloquer les substances étrangères. Les médecins pensaient que les conséquences neurologiques constatées chez environ la moitié des personnes hospitalisées du fait de la Covid-19 pourraient être le résultat d'une réponse immunitaire anormale : le fameux « orage cytokinique » et pas la conséquence d’une infection proprement dite du cerveau par le virus. La professeure Iwasaki et ses collègues ont décidé d'approcher la question de trois manières : en infectant de mini-cerveaux créés en laboratoire (les organoïdes cérébraux), en infectant des souris et en examinant le cerveau de personnes décédées des suites de la Covid-19.  Dans les organoïdes cérébraux, l'équipe a découvert que le virus était capable d'infecter des neurones puis de « pirater » la machinerie de la cellule du neurone pour se répliquer.  Les cellules infectées provoquaient la mort des cellules environnantes en les privant d'oxygène. On pensait que l’infection directe du cerveau par le Sars-CoV-2 n’était pas possible car cet organe n'a pas de niveaux élevés d'une protéine appelée Ace2, protéine à laquelle le coronavirus s'accroche. Cette protéine se trouve en abondance dans d'autres organes comme les poumons. Lors de son étude, l’équipe a découvert que les organoïdes avaient assez d'Ace2 pour faciliter l'entrée du virus. Enfin, l’Ace2 a été retrouvée dans le cerveau des personnes décédées.  L'équipe a aussi examiné deux groupes de souris : l'un avait été génétiquement modifié pour avoir des récepteurs Ace2 seulement dans les poumons, l'autre seulement dans le cerveau.  Les souris infectées aux poumons présentaient des lésions dans cet organe ; les souris infectées au cerveau ont rapidement perdu du poids et sont vite mortes. Les chercheurs y voient un signe potentiel d'une létalité accrue quand le virus pénètre le cerveau.

Commentaires

Portrait de jl06

Il va y avoir un emboutelliage dans le cerveau je crois savoir que deja le cerveau était l'endroit favori pour notre virus ...

A deux la coabitation va être difficile .....!

carpé diem Sealed