Cevars : Brigitte Autran préside

30 Août 2022
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C’est l’immunologue Brigitte Autran qui a été nommée pour présider le nouveau comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Cevars), l’instance qui a pris la suite du Conseil scientifique créé voici deux ans pour faire face à la pandémie de Covid-19 ; elle en était d’ailleurs membre. Ce nouveau conseil va opérer sur un champ plus large. Il aura pour mission de maintenir une veille sur l’ensemble des risques sanitaires, avec une attention particulière aux conséquences du réchauffement climatique ainsi qu’aux interactions entre animaux et humains (notamment les zoonoses : les maladies qui passent de l’animal à l’homme). Cette vision globale, qualifiée de « one health » par ses promoteurs-rices, est de plus en plus défendue par nombre de spécialistes de santé publique. « Des maladies peuvent être transmises de l’animal à l’homme, ou l’inverse, ou même revenir en boomerang de l’un à l’autre », a détaillé la professeure Brigitte Autran dans une interview donnée au Parisien à l’occasion de sa nomination. « On le sait depuis longtemps mais sans en prendre totalement la mesure », et « aujourd’hui, les politiques publiques doivent prendre en compte ce fait ». La scientifique était jusqu’à présent surtout connu pour ses recherches sur le VIH, dont elle est une grande spécialiste. Brigitte Autran compte composer d’ici à la rentrée l’équipe de ce comité, qui doit comporter une quinzaine de scientifiques et un-e représentant-e associative. Dans les colonnes du Parisien, la professeure s’est exprimée sur les grands sujets du moment : Covid, Monkeypox. « Il est quasi certain qu'il y aura une vague à l'automne », a-t-elle prévenu à propos de la Covid-19. « Il faut aller vers le « vivre avec », explique Brigitte Autran. Cela ne veut pas dire accepter les morts ou la gravité de la maladie. Au contraire.» Elle souhaite d’ailleurs « activer des derniers leviers » pour limiter le nombre de personnes non vaccinées ou non revaccinées (sans la dose de rappel). « Le Comité va agir et conseiller le gouvernement en ce sens, pour élargir l'accès aux vaccins et aux médicaments efficaces pour éviter les formes graves, comme le Paxlovid.» Sur le Monkeypox, elle considère qu’une stratégie « zéro Monkeypox » est possible, contrairement à celle du « zéro Covid »», a-t-elle assuré, appelant à accélérer les campagnes de vaccination. « De par sa nature, ses voies de transmission, c’est un virus qu’on peut maîtriser ».