Chemsex, slam et IST

4 Juin 2018
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Une étude britannique a cherché à évaluer le rôle de la pratique du chemsex dans la propagation des infections sexuellement transmissibles parmi la population des hommes gay vivant avec le VIH. Pour cela, un questionnaire a été adressé à des gays qui consultaient dans des centres de prise en charge du VIH en Grande-Bretagne. Comme l’explique la docteure Sylvie Coito dans son article pour "Jim" (4 mai 2018), au total, ce sont 4 350 propositions de participation qui ont été envoyées ; les réponses de 392 hommes ayant une activité sexuelle et séropositifs pour le VIH, considérés comme représentatifs de la population, ont pu être exploitées. Au total, 29,5 % de ces 392 hommes ont déclaré avoir eu, au cours de l’année précédente, des relations de type chemsex et 10,1 % pratiqué le slam. Pour le chemsex, les drogues les plus utilisées étaient le GHB/GBL (71,6 %) et la méphédrone (71,4 %) et pour le slam, le crystal meth (69,2 %) et la méphédrone (64,2 %), détaille l’article du "Jim". Près de trois quarts (72,3 %) de ces hommes signalent avoir eu des rapports non protégés par préservatifs, 35 % des rapports non protégés par préservatifs avec des partenaires de statut inconnu vis-à-vis du VIH ou négatifs pour le VIH et, 9,8 % des rapports non protégés par préservatifs malgré une charge virale détectable. Ces conduites exposant au risque étaient significativement plus fréquentes en cas de pratiques du chemsex. Les utilisateurs de chemsex et slam avaient un nombre de partenaires occasionnels plus important. Qu’en est-il des IST ? Dans le groupe pratiquant le chemsex comparé à un groupe de HSH n’utilisant pas de drogues, les taux d’infection sont de 34 % versus 14 % toutes IST confondues, de 37 % versus 19 % pour les chlamydiae, de 45 % versus 15 % pour celles à gonocoques et de 16 % versus 18 % pour la syphilis. Dans le groupe pratiquant le slam comparé à un groupe de HSH n’utilisant pas de drogues, les chiffres correspondants sont 51 % versus 17 % (toutes IST confondues), 49 % versus 22 % pour les chlamydiae, 54 % versus 22 % pour le gonocoque, 31 % versus 15 % pour la syphilis. On note une augmentation des cas d’hépatite C, des IST bactériennes sous chemsex ainsi que sous slam.

Source : Pufall EL et coll. : Sexualized drug use ("chemsex") and high-risk sexual behavior.