Chine-Afrique : une nouvelle ère d'investissement dans la santé

29 Octobre 2015
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La Chine n’en finit pas de se faire une place en Afrique dans tous les domaines, maintenant c’est au tour de la santé, ce dont se félicite l’Onusida (7 octobre) à la suite du deuxième forum Chine-Afrique pour le développement de la santé, qui a eu lieu au Cap, en Afrique du Sud, du 4 au 6 octobre. "L'Afrique subsaharienne compte 14 % de la population mondiale et représente 24 % du fardeau mondial de la maladie", rappelle l’Onusida. "Des milliers de morts pourraient être évités avec un accès aux médicaments en temps opportun, dont 70 % de décès dus au sida", précise la structure onusienne. Lors de cette rencontre entre notamment ministre de la Santé (pays d’Afrique, Chine), les participants ont reconnu que "la production locale de médicaments et de fournitures médicales en Afrique est limitée et que les systèmes de santé ont besoin d'un renforcement significatif". D’autant, comme l’a rappelé Michel Sidibé, directeur exécutif de l'Onusida, que pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030, l'Afrique devait explorer des moyens innovants de produire des médicaments antirétroviraux, non seulement pour garantir l'accès au traitement anti-VIH à un plus grand nombre de personnes, mais aussi pour que les personnes concernées puissent passer des régimes thérapeutiques de première ligne à ceux de deuxième intention, dont le coût n’est actuellement pas soutenable par les finances des pays concernés. Le continent africain connaît une croissance économique rapide, avec un PIB de 2,4 billions de dollars en 2013 qui devrait atteindre 3,3 billions de dollars d'ici 2020, indique l’Onusida. Les dépenses de santé sont, elles, passées de 28,4 milliards de dollars en 2000 à 117 milliards de dollars en 2012. A l’occasion de cette réunion, cinq priorités ont été retenues par les participants, elles forment la "Déclaration du Cap". Il s’agit de "développer des technologies d'information et de communication innovantes pour la santé" ; de "créer des systèmes de surveillance régionaux" ; "d’améliorer les compétences de base des règlementations internationales sur la santé" ; "d’améliorer l'utilisation et l'encadrement des médecines traditionnelles" ; et de "cibler les partenariats public-privé". Les conclusions du forum serviront de base à l'agenda au sommet de haut niveau à venir sur la coopération Chine-Afrique, qui aura lieu en décembre 2015 également au Cap. "Je salue les conclusions de la Chine sur les moyens de produire des médicaments localement en Afrique. Aujourd'hui, nous avons parlé des questions importantes. Nous réfléchissons à la manière de pérenniser les acquis de la riposte au sida de ces 15 dernières années", a conclu Michel Sidibé. La Chine est une des premiers producteurs au monde de matières premières entrant dans la composition des médicaments.