Chine : les séropositifs persona non grata

23 Mai 2011
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En Chine, les discriminations contre les personnes séropositives se portent bien. C’est ce que note l'Organisation internationale du travail (OIT), une agence de l’ONU, dans un rapport qui pointe, certes quelques progrès, mais constate surtout une persistance des discriminations à l’encontre des Chinois séropositifs. Comme l’indique l’AFP (18 mai), l'OIT est arrivée à cette conclusion après avoir rencontré une centaine de personnes contaminées par le VIH et une vingtaine de directeurs d'hôpitaux et de personnels de santé. Un Chinois de 37 ans, séropositif, vivant dans la province septentrionale du Shaanxi a expliqué à l'OIT avoir eu beaucoup de difficultés à être soigné après la découverte d'une tumeur à l'estomac. "Chaque hôpital me disait que je devais être opéré immédiatement, mais quand il découvrait que j'étais séropositif, aucun ne voulait plus m'accepter. Ils me demandaient d'aller dans des hôpitaux pour les maladies infectieuses, a-t-il expliqué. Un hôpital n'a pas accepté que je sois opéré, a-t-il poursuivi, car ils m'ont dit que si les autres patients savaient qu'un séropositif était passé par le bloc opératoire, cela nuirait à la réputation de l'hôpital". Selon les chiffres officiels, la Chine compterait, au moins, 740 000 personnes séropositives -- sur une population de 1,3 milliard d'habitants -- un chiffre que de nombreux experts jugent largement sous-estimé. Le rapport dénonce aussi l’aspect kafkaïen du système en place. Ainsi, de nombreux établissements hospitaliers généralistes dirigent les personnes séropositives vers des hôpitaux pour maladies infectieuses. Mais ces personnes ne peuvent y être admises que pour des traitements spécifiquement liés au sida. Du coup, l’accès aux soins est particulièrement complexe. Enfin, le rapport pointe aussi le fait que l’admission de malades séropositifs peut "faire fuir les autres patients", un risque que les hôpitaux soumis à de forts impératifs de rentabilité n’entendent pas courir.