Chute des cas de VIH et VHC dans les prisons du Québec

2 Juin 2016
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Au Québec comme dans d'autres régions ou pays, le nombre de personnes infectées par le VIH ou le VHC est beaucoup plus élevé en prison qu'en population générale. Une étude réalisée par le centre hospitalier universitaire de Québec démontre qu'en dix ans, la prévalence des infections au VIH et au virus de l'hépatite C a globalement diminué dans les établissements pénitenciers provinciaux au Québec. C'est ce qu'indique le journal "La Presse", citant une étude réalisée en 2014 commandée par les ministères de la Sécurité publique et de la Santé et des Services sociaux du Québec. "On peut pour la première fois évaluer les changements dans le profil des individus incarcérés puisque nos résultats ont pu être comparés [...] et les informations recueillies permettront de guider les interventions en milieu carcéral, tant au niveau de la réduction des méfaits qu'au niveau des services et soins de santé offerts", a expliqué Bouchra Serhir, responsable du secteur sérodiagnostic et virologie au laboratoire de santé publique du Québec et chercheur pour cette étude. La consommation de drogues demeure le pratique à risque la plus fréquente tant chez les hommes que chez les femmes. L'étude a permis de démontrer que les utilisateurs de drogues par injection étaient particulièrement concernés : 6,7 % des hommes et 2,9 % des femmes de ce groupe ont eu un résultat positif au test du VIH, comparativement à un résultat presque nul pour ceux qui n'avaient jamais utilisé de telles drogues. Dans le cas de l'hépatite C, la prévalence est globalement moindre en 2014 pour les hommes comme pour les femmes, mais les résultats pourraient s'expliquer par un moins grand nombre de personnes détenues consommatrices de drogues par injection. Pour le VIH, "les prévalences étaient plus faibles en 2014 qu'en 2003 et la baisse était particulièrement marquée chez les femmes, où la prévalence était près de dix fois moindre que celle mesurée en 2003", a commenté Bouchra Serhir pour "La Presse". Près du tiers des participants vivant avec le VIH ignorait leur statut, tout comme 10 % de ceux infectés par le VHC. Ces données démontrent que parmi les personnes vivant avec le VIH les détenus sont plus nombreux à l'ignorer (30,8 %) que dans la population générale canadienne (25 %), tandis que c'est l'inverse pour le VHC (12,3 % pour les personnes détenues et 21 % pour la population canadienne générale).