Circoncision : une bonne idée, mais pas pour tous

22 Août 2011
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La conférence IAS de Rome, en juillet dernier, a pas mal débattu de la circoncision. "Trois ans après le début d'une intervention reposant sur la circoncision des hommes adultes dans le bidonville d’Orange Farm (Afrique du Sud), une réduction importante de la prévalence et de l’incidence du VIH chez les hommes circoncis a été observée (…) Ce résultat démontre pour la première fois que la circoncision masculine appliquée à grande échelle est efficace pour lutter contre le VIH au niveau d’une communauté",  indique d’ailleurs un communiqué de presse de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (20 juillet). Le journal belge "Le Soir" (27 juillet) a voulu savoir de quelle façon la circoncision limitait la transmission du VIH et si cette stratégie était applicable dans des pays comme la France ou la Belgique. Quel mécanisme joue ? "Deux hypothèses sont actuellement avancées pour tenter d’expliquer la protection partielle apportée par la circoncision, indique le professeur Bertran Auvert qui a dirigé l’étude menée en Afrique du Sud sur la circoncision. Tout d’abord, il y a la question de la surface interne du prépuce. Elle contient énormément de cellules cibles du VIH. En supprimant cet appendice, on limite dès lors la porte d’entrée du virus dans l’organisme. La seconde hypothèse porte sur les cellules infectées d’origine vaginale. Elles survivent plus longtemps si le pénis est muni du prépuce (…) En cas de circoncision, on limite leur durée de vie." Cette stratégie est-elle applicable dans des pays comme la Belgique ou la France. Là, la réponse est claire : "Non, cela n’a aucun sens. La situation est très différente sous nos latitudes. En ce qui concerne les communautés homosexuelles dans nos pays, il n’existe à l’heure actuelle aucune étude sur l’effet protecteur d’une telle intervention. Et en ce qui concerne les couples hétérosexuels, le bénéfice d’une telle mesure par rapport au coût qu’elle engendre (il faudrait circoncire quasi l’ensemble de la population masculine du pays pour réduire quelque peu le risque de transmission du virus) est inimaginable. Ce ne peut donc être en aucun cas une mesure de santé publique chez nous."