Cocaïne et crack : augmentation des intoxications

3 Février 2018
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Une étude du réseau national d’addictovigilance de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rapporte une augmentation des signalements et de la gravité des intoxications liées à la consommation de cocaïne et de crack. Cette information a été publiée (25 janvier) dans un communiqué de presse de l’agence. Entre janvier 2010 et juin 2017, 1 486 notifications de cas d’intoxications liées à l’usage de cocaïne ont été rapportées au réseau d’addictovigilance dans le cadre de cette étude. L’évolution est marquée par une forte augmentation du nombre de cas sur cette période avec 68 cas en 2010 et 416 cas en 2016. Cette augmentation est majeure entre 2015 et 2016 et semble se maintenir en 2017. Autrement dit, il y a une très nette augmentation des signalements d’intoxications : six fois plus en 2016 qu’en 2010. Dans les intoxications rapportées, la cocaïne poudre (chlorhydrate) est la substance consommée principalement, devant le "crack" ou "free base" (cocaïne base) et dans une moindre mesure l’association des deux, explique l’ANSM. La forme "crack", qui possède un potentiel addictif plus important que la cocaïne poudre et dont le mode de consommation par inhalation expose à un risque de complications plus graves, voit sa part de consommation augmentée par rapport à la cocaïne poudre (33 % en 2017 contre 20 à 25 % entre 2013 et 2016). L’ANSM explique qu’on assiste à une "augmentation des signalements de complications, des hospitalisations et des décès : huit fois plus de cas graves en 2016 qu’en 2010. Une augmentation des signalements des cas graves est observée avec 47 cas en 2010 et 375 cas en 2016. Les complications les plus fréquentes sont des complications psychiatriques (35 %), cardio-vasculaires (30 %) et neurologiques (27 %). Des complications infectieuses (12 %), des complications touchant le système respiratoire (8 %) et ORL (3 %) sont également rapportées.