Cocaïne : mise en garde des centres d’addictovigilance

27 Juillet 2019
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La cocaïne est la deuxième substance psychoactive la plus consommée après le cannabis. On estime à plus de 18 millions le nombre de personne consommatrices au niveau mondial ; environ 2,2 millions de personnes en France ont déjà expérimenté la cocaïne au moins une fois dans leur vie. En mai dernier, le Bulletin de l’association des centres d’addictovigilance a consacré un numéro à cette consommation. Il constate une « augmentation des complications sanitaires gravés liées à la consommation de cocaïne. Le nombre de cas graves liés à la prise de cocaïne a été multiplié par 9 ces dernières années et 85 décès ont été signalés en 2017. Entre 2010 et 2017, le nombre de cas annuels rapportés aux centres d’addictovigilance est passé de 47 à 460, avec une augmentation significative des cas graves (87 %). Au total, 1 486 cas ont été signalés au cours de cette période, pour les trois quarts ils concernent des hommes.  Les complications le plus souvent rencontrées étaient d’ordre psychiatrique (agitation, trouble anxieux, troubles délirants) et cardiovasculaires (trouble du rythme, douleur thoracique, AVC...). Puis suivent les troubles neurologiques (perturbation de la conscience, crises et troubles convulsifs, maux de tête, etc.). D’autres complications ont été rapportées, comme des dépressions respiratoires, des pneumopathies, des nécroses nasales ou encore des perforations de la cloison nasale, ces deux derniers effets étant typiques d’une consommation par voie nasale. Autre signe qui inquiète les professionnels-les de santé : le nombre de décès par surdose de cocaïne a également augmenté, passant de 25 en 2010 à 85 en 2017, d’après les données de l’enquête Drames (décès en relation avec l’abus de médicament et de substances). Cette enquête indique que le pourcentage de patients-es décédés directement de la consommation de cocaïne est passé de 10 % des décès directs en 2010 à 19,5 % en 2017. Ce sont souvent les associations cocaïne et héroïne et cocaïne et méthadone qui sont mises en cause. Comme le rappelle Le Figaro, en janvier 2018, l’Agence de sécurité du médicament avait déjà alerté sur la hausse de cas graves liés à la cocaïne. Elle avait notamment indiqué que le nombre d’hospitalisations dues à la cocaïne - donc bien au-delà des seuls cas signalés aux centres d’addictovigilance - a doublé entre 2008 et 2014, passant de 2 500 à 5 300.