Colombie : en finir avec le prix des traitements anti-VHC

27 Juillet 2017
3 293 lectures
Notez l'article : 
0
 

Le 8 mai dernier, le ministre colombien de la Santé, Alejandro Gaviria, a annoncé que son pays souhaitait s’associer à d’autres pays de la région pour proposer aux laboratoires pharmaceutiques des achats groupés de médicaments à des tarifs plus bas. Cette proposition d’achats groupés vise à endiguer la hausse des prix qui pose de sérieux problèmes de financement. "Les prix élevés des médicaments et l’arrivée désordonnée des nouveaux traitements sont une des causes principales, sinon la cause principale, des problèmes financiers du système de santé et cela affecte directement les personnes", a ainsi expliqué le ministre de la Santé au journal colombien "El Espectador". Sont concernés au premier chef, les traitements de l’hépatite C. Selon les données officielles, sur les dix médicaments les plus chers dans le pays, trois sont des traitements du VHC. Le premier d’entre eux est le Viekira Pak (Vikierax en France, une association qui comprend ombitasvir, paritaprévir et ritonavir, Abbvie). Le deuxième est Olysio (siméprévir, Janssen). Le troisième est Incivo (télaprévir). "le traitement de l’hépatite C est un problème global, a souligné le ministre Gaviria. Les prix sont trop élevés et ramenés au nombre de personnes potentiellement concernées intenables ; L’Organisation mondiale de la santé estime qu’il pourrait y avoir en Colombie près de 400 000 personnes vivant avec le VHC. Comme dans d’autres pays, experts et analystes considèrent que le coût de ces médicaments constituent une "grande menace pour la viabilité financière du système de santé. Du côté des associations de personnes malades, on mise surtout sur une déclaration d’intérêt public concernant ces traitements du type de celle qui a déjà été prise pour un autre médicament Imatinib (un anticancéreux de Novartis on le connaît sous le nom de Glivec). Du côté du gouvernement, on privilégie une autre voie : l’achat groupé par plusieurs pays avec une négociation commune avec les laboratoires. Avec l’appui de plusieurs pays et de l’Organisation panaméricaine de la Santé, la Colombie escompte qu’un accord pourrait déboucher sur une réduction de 70 % des coûts.