Condamner les thérapies de conversion ?

22 Décembre 2019
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Les « thérapies de conversion », qui prétendent transformer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre d'une personne, doivent faire l'objet d'un « délit spécifique dans le code pénal ». C’est ce que préconisent la députée (LREM) Laurence Vanceunebrock et le député (LFI) Bastien Lachaud dans un rapport réalisé dans le cadre d’une mission d’information parlementaire conduite par l’Assemblée nationale. Cela aurait « une valeur symbolique forte » et permettrait « d'adresser un signe clair aux auteurs et aux victimes » de ces pratiques méconnues en France mais qui « semblent prendre de l'ampleur », alertent les deux rapporteurs-es de la mission, cités par l’AFP. Auditionnée par les députés-es, l'association Le Refuge a expliqué avoir reçu sur sa ligne d'écoute « en moyenne une dizaine d'appels chaque mois en 2019, en forte hausse par rapport aux années précédentes ». Reste qu’il n’existe pas de « mesure objective » de ce  phénomène en France, constatent les parlementaires, rappelant la réticence de nombreuses victimes à porter plainte. Selon le rapport : ajouter cette infraction dans le code pénal permettrait « d'améliorer la lisibilité statistique » du problème et pourrait « libérer la parole des victimes et mieux sensibiliser les associations LGBT, encore trop peu informées ». Si cette option n’était pas retenue, les parlementaires proposent, a minima, « d'assimiler » les thérapies de conversion au « délit de harcèlement sexuel » ou d'en faire « une circonstance aggravante pour les faits de violence réalisés sur des mineurs de 16 à 18 ans ». Les deux rapporteurs-es indiquent qu'ils « déposeront une proposition de loi dans les mois à venir » sur ce sujet.