Connaître la récence d'une infection

9 Octobre 2020
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L'Onusida a lancé un nouveau projet dans sept pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale afin de les aider à intégrer un test dit « de récence » à leurs systèmes nationaux de signalement des cas de VIH. Ce test en laboratoire permet de détecter si une infection au VIH est récente (moins de six mois) ou pas. Son introduction dans les systèmes nationaux de signalement des diagnostics de VIH permettra d’évaluer la « transmission du virus, d’identifier les comportements et pratiques la favorisant et d’améliorer la collecte de données ainsi que la qualité des informations sur les facteurs de risque », avance l’Onusida. De nombreux pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale signalent aujourd’hui un nombre important de diagnostics tardifs malgré des progrès significatifs réalisés au niveau de la surveillance épidémiologique, de la prévention comme du traitement du VIH. En Arménie, par exemple, des données nationales indiquent que près de 66 % des nouveaux diagnostics d'infection au VIH en 2019 étaient détectés alors que le nombre de CD4 était inférieur à 350 cellules/mm3 (53 % au Kirghizstan et 56 % au Tadjikistan). « Dans la région, cinq et sept ans s’écoulent en moyenne entre l’infection et l’entrée de la personne dans le système de santé », reconnaît Lev Zohrabyan, conseiller régional de l’Onusida. « Pendant toutes ces années, cette personne peut mettre sa santé en danger, ainsi que celle de partenaires. Par ailleurs, les mesures de prévention reposent souvent sur des données obsolètes concernant la transmission », note-t-il. L’identification des infections récentes parmi les personnes nouvellement diagnostiquées avec le VIH permet ainsi de reconnaître les zones géographiques où le virus se propage et les groupes et populations parmi lesquels il se propage. Les pays peuvent alors enrayer plus efficacement la transmission du VIH en élaborant des mesures soutenues par des données probantes, en orientant les ressources (humaines comme financières) là où elles sont nécessaires et en mesurant l’impact des programmes de prévention du VIH. « Nous comprenons souvent la situation avec un décalage de cinq ans. Grâce à ce test, nous pouvons désormais identifier les cas remontant à six mois maximum. Avec ce système, nous espérons savoir plus précisément où se sont produites les contaminations récentes au VIH », indique Meerim Sarybaeva, responsable pays de l’agence onusienne pour le Kirghizstan.